Je
n’ai pas beaucoup d’attirance pour la poésie, quelle qu’elle soit, c’est ainsi ;
ni pour les poètes dans l’exercice de leur art. Si Neruda, est un poète, fierté
de son pays le Chili, mondialement reconnu et récompensé d’un prix Nobel, Neruda
est également un homme engagé, un combattant de la liberté, du droit et de la
défense des faibles.
Dans
ma découverte de la littérature et de l’histoire chiliennes, c’est davantage l’homme
et l’homme engagé que je souhaitais découvrir. C’est naturellement que je me
suis dirigée vers ses mémoires, plutôt que ses recueils de poésie.
A
la fois chronologiques (mais pas strictement) et thématiques, ces souvenirs m’ont
captivée d’un bout à l’autre.
Le
poète ne se destinait pas à la poésie, pas plus qu’à la politique. Ce sont ses affectations
successives de diplomate qui ont forgé sa conscience politique et son
engagement au parti communiste, et plus particulièrement lors de la guerre
civile espagnole alors qu’il prend clairement position pour les républicains.
De
là se construit son engagement politique
comme élu dans son pays et son compagnonnage
avec Salvador Allende qui lui valut la clandestinité et l’exil.
Jamais
sa carrière littéraire ne fut séparée de sa poésie ; c’est au fil de ses affectations
diplomatiques, de ses voyages, de ses luttes qu’il a construit son œuvre couronnée
au crépuscule de sa vie par un Prix Nobel (pour lequel il était pressenti
depuis de nombreuses années).
J’ai
beaucoup apprécié ce livre qui bien entendu a enrichi ma connaissance de ce
pays, et qui de part les extraits, m’a confronté pour la première fois au
poète.
Neruda
est assurément une figure importante du Chili ; sa vie fut d’une extrême
richesse, ses rencontres nombreuses et fécondes et ces souvenirs traduisent
bien cela, avec modestie et grâce.
J’avoue
que j’ai vécu de Pablo Neruda, traduit de l’espagnol (Chili) par Claude
Couffon, chez Gallimard (1975), disponible en poche chez Folio (1987, 540
pages)
Pablo
Neruda, Neftalí Ricardo Reyes Basoalto, est un poète chilien (1904-1973).
À
dix-neuf ans, il publie son premier livre "Crépusculaire"et un an
plus tard, "Vingt Poèmes d'amour et une chanson désespérée". À partir
de 1927, Pablo Neruda occupe plusieurs postes consulaires, c'est ainsi qu'il
entretient des relations amicales avec Federico García Lorca, alors qu'il est
consul en Espagne. En 1933, il publie "Résidence sur la Terre".
En
1950, on lui décerne le prix Staline de la paix. En 1969, il est désigné par le
Parti communiste comme candidat à la présidentielle. Avec la mise en place de
l'Unité populaire (1970), négocié avec le parti socialiste, il s'efface devant
Salvador Allende, qu'il soutient. Pablo Neruda est nommé ambassadeur à Paris
par le nouveau président.
En
1971, Neruda reçoit le prix Nobel de Littérature « pour une poésie qui par
l’action d’une force élémentaire donne vie à la destinée et aux rêves de tout
un continent » ; et il se rend à New-York pour dénoncer le blocus organisé par
les États-Unis visant à mettre en difficulté le gouvernement de gauche.
Le
poète est mis en résidence surveillée par les putschistes du 11 septembre 1973,
lors du coup d'état fasciste du Général Pinochet. Il meurt 12 jours plus tard,
officiellement d'un cancer (cette mort a suscité de nombreuses enquêtes). Ses
maisons de Santiago (surnommée "La Chascona"), de Valparaiso
("La Sebastiana"), et d’Isla Negra, sont plusieurs fois
perquisitionnées et saccagées. Ses obsèques sont l'occasion d'une grande
manifestation d'opposition à la junte qui vient de prendre le pouvoir.
Neruda
est l'auteur d'une œuvre poétique majeure teintée de lutte politique et de
révolte ("Chant général") mais aussi de lyrisme, car elle est aussi
un hymne à l'histoire, à l'identité, à la beauté tellurique de tout le
continent latino-américain. Il est aussi l'auteur de plusieurs recueils de
poèmes d'amour charmants, qui seront mis en musique et chantés par les plus
grands chanteurs poètes de la "Nueva Canción chilena". Il a aussi
écrit un recueil de poèmes pour les enfants (et les grands ! ) : "Le livre
des questions", et plusieurs ouvrages de réflexions existentielles,
politiques ou autobiographiques ("J'avoue que j'ai vécu", paru à
titre posthume en 1974).
Très intéressant, je ne suis pas très lectrice de poésie, mais les quelques poèmes de Pablo Neruda que je connais sont extrêmement beaux...
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