Il
était une fois dans une plaine du Colorado… Une histoire simple, des personnages
sans histoire, le quotidien raconté d’une manière simple et élégante… Tel est
le fil conducteur de ce livre qu’il convient de déguster parce que l’humanité
qu’il renferme nous est distillé au fil des pages.
Le
chant des plaines nous raconte les drames quotidiens des uns et des autres, mais
à contrario la tendresse des humbles et des invisibles.
Partons
sur les traces de Guthrie, le mari délaissé ; d’Ike et Bobby, ses deux
fils qui vivent leur vie, de Victoria, l’abandonnée parce qu’enceinte ;
des frères McPheron, deux bourrus aux cœurs tendres, de Maggie, la maman de
substitution…
Kent
Haruf déploie sa narration en alternant les points de vue, il décortique ses
personnages avec une écriture posée, sans à-coup, comme un ruban que déroule
avec régularité.
Le
petit monde de Holt vit au milieu de nulle part, à l’abri du tumulte des grosses
villes, à l’écoute des arbres, des vaches et des chevaux.
Il
y a beaucoup de retenue dans ce roman, de la pudeur pour dire les humbles et
les besogneux, et de la tendresse pour consoler les âmes en peine.
J’ai
pris infiniment de plaisir dans ce livre, dans ce coin de Colorado ; c’est
avec regret que j’en ai tourné la dernière page….
Le
chant des plaines de Kent Haruf, traduit de l’américain par Benjamin Legrand
chez Robert Laffont (2001, 330 pages), disponible en poche chez Pavillons (09/2016 ;
448 pages)
Fils
d'un pasteur méthodiste et d’une enseignante, né en 1943, Kent Haruf étudie
à la Nebraska Weslayan University où il obtient son diplôme.
Avant
de devenir écrivain, Haruf a travaillé dans de nombreux endroits, y compris un
élevage de poulets dans le Colorado, un chantier de construction dans le
Wyoming, un hôpital de réadaptation, à Denver, dans un hôpital de Phoenix, une
bibliothèque présidentielle dans l'Iowa, en tant que professeur d'anglais avec
le Corps de la Paix en Turquie. Kent Haruf a connu quasiment dix années de
passage à vide après la publication d’un premier roman dans les années 1980.
Le
succès est arrivé en 1999 avec Le Chant des plaines (Robert Laffont, 2001)
acclamé par la critique, plébiscité par les lecteurs dans le monde entier et
lauréat de nombreux prix littéraires.
Kent
Haruf a reçu le Prix de Dos Passos de littérature en 2006.
Il
est mort en 2014, quelques mois avant la parution de son dernier roman Nos âmes
la nuit.
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