mercredi 14 août 2019

Une joie féroce


Jeanne, Melody, Brigitte et Assia sont toutes les quatre marquées par le cancer qu’elles combattent. C’est d’ailleurs lors de leurs séances de chimiothérapie qu’elles font connaissance et qu’elles se lient d’amitié. C’est bien connu, l’union fait la force.
Chacune, en plus de leur maladie, tire son paquetage de vie cabossée, de peines ou de déchirements pas toujours évidents à cerner.

Une joie féroce c’est avant tout le roman d’une amitié féminine qui se crée et se renforce pour le meilleur, et pour le pire.
Pour le meilleur, car avoir avec soi quelqu'un qui vit la même chose que vous est plus à même de comprendre vos peurs, vos angoisses et vous soutenir.

Pour le pire, car notre quatuor va se laisser entrainer dans une aventure rocambolesque dont on se demande assez vite où l’auteur veut amener son lecteur.

Certes, il finira par y avoir un retournement. Mais tout de même quelle imagination.

A première vue, c’est avec une certaine incrédulité que l’on voit avancer les choses ; avec parfois l’idée d’un qu’est-ce que tout ça faire faire là ? C’est du grand n’importe quoi !

Certes !! Mais au fond cette histoire ″abracadabrantesque ″est là d’une part pour mettre une certaine légèreté dans ce qui fait le quotidien de ces femmes et dans leurs misères plus ou moins grandes ; pour moi elle fait diversion.

Mais, elle montre avant tout les capacités résilientes de chacune, que même dans l’adversité, chacune a su trouver la force pour un objectif qui les dépassait personnellement.

A mon sens la grande qualité de ce roman, outre l’écriture que j’ai trouvée très belle, est d’avoir su instiller page après page la lumière dans un quotidien bien gris au départ.
Ce roman est avant tout optimiste, lumineux. C’est un texte qui ne juge pas, qui ne condamne pas. Il démontre qu’il y a mille et une façon de relever la tête.
C’est un texte résolument féministe !

Merci aux éditions Grasset et à Netgalley pour m’avoir donné l’opportunité de le lire.


Une joie féroce, Sorj Chalandon chez Grasset (Août 2019, 320 pages)

Sorj Chalandon est un journaliste et écrivain français né en 1952.
Il a été journaliste au quotidien "Libération" de 1974 à février 2007. Membre de la presse judiciaire, grand reporter, puis rédacteur en chef adjoint de ce quotidien, il est l'auteur de reportages sur l'Irlande du Nord et le procès de Klaus Barbie qui lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988.
Depuis 2009, Sorj Chalandon est journaliste au "Canard enchaîné", ainsi que critique cinéma.
Il est devenu un auteur reconnu grâce notamment à "Une promesse" en 2006 (Prix Médicis), "Mon traître" en 2008 (Prix Joseph Kessel) et en 2011 "Retour à Killybegs" couronné par le Grand Prix du roman de l'Académie Française.
En 2010, Sorj Chalandon apparaît en dernière partie du film documentaire de Jean-Paul Mari "Sans blessures apparentes".
De 2008 à 2012, Sorj Chalandon fut le parrain du Festival du Premier Roman de Laval, organisé par Lecture en Tête. Depuis 2013 il est le Président du Jury du Prix Littéraire du Deuxième Roman.
En 2013, le prix Goncourt des lycéens lui est attribué pour "Le quatrième mur".
En 2015, il publie un nouveau roman "Profession du père" où il s’inspire de sa propre enfance. Il sera adapté en bande dessinée sous le même titre en 2018, scénario et dessin de Sébastien Gnaedig.
En 2017, il publie le roman "Le Jour d'avant", sur la catastrophe minière de Liévin-Lens qui a fait 42 morts le 27 décembre 1974. Le roman reçoit le Prix Libraires en Seine 2018.

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