Ma
première ″rencontre″ avec Kaouther Adimi date maintenant de quelques années ;
et ce fut pour son second roman, qui à l’époque ne circulait pas sous le manteau,
mais presque ! Je la suis depuis, toujours avec le même plaisir, et toujours
admirative de de la manière qu’elle a de mettre en mots les choses banales de
la vie.
Il
y a deux ans, nous entrions dans la vie d’un petit libraire d’Alger, aujourd’hui,
toujours à Alger, mais plus près de nous dans le temps, nous entrons dans l’intimité
d’une cité résidentielle plutôt privilégiée dont les enfants vont s’approprier
la défense, et dénoncer les hypocrisies, pour parvenir à dénoncer les petits et
grands (et surtout les grands) travers de la société algérienne qu’ils ne
supportent plus.
Ce
sont eux, les petits ; les enfants de la cité du 11 Décembre dont les
parents se gardent bien de réagir aux évènements, par peur des représailles,
par habitude, par lâcheté, ou par crainte du déclassement.
Alors
quand deux généraux fort de leur bon droit arrivent et s’approprient le terrain
vague où se réunissent les jeunes, ces derniers n’ont pas froid aux yeux pour
chasser ceux qu’ils considèrent comme des intrus, es imposteurs, et des
corrompus.
La
jeunesse n’a pas dit son dernier mot ; tel est le propos de ce roman bien
plus profond qu’il n’y parait. La jeunesse a des convictions, des rêves ;
elle a des ambitions pour ce pays qui ne pense pas à eux. La jeunesse a de l’espoir
et ne semble pas décidée à se taire ; au grand dam de leurs ainés, qui par
résignation courbent l’échine et se résignent.
Les
petits de Décembre de Kaouther Adimi, au Seuil (Août 2019, 250 pages)
Née
en 1986 à Alger, Kaouther Adimi est diplômée en lettres modernes et en
management international des ressources humaines. Actuellement, elle travaille
comme responsable des ressources humaines dans une entreprise de luxe. Ses
nouvelles ont été distinguées par le prix du jeune écrivain francophone de
Muret (en 2006 et en 2008) et par le prix du FELIV (Festival international de
la littérature et du livre de jeunesse d’Alger). Son second roman, L'Envers des autres (Actes Sud, 2011) est aussi paru en Algérie aux éditions Barzakh et
a obtenu le prix de la Vocation. Son premier roman Des ballerines de Papicha est paru en 2010
Elle a publié chez Seuil Des pierres dans ma poche (2016), Nos richesses (2017).
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