vendredi 29 novembre 2019

Tous tes enfants dispersés


Si Blanche a pu fuir le Rwanda lors du génocide, en revanche son frère et sa mère sont restés.
Blanche a construit sa vie en France autour d’un mari et d’un fils qui ne connait pas sa famille rwandaise.

Ce roman s’articule autour des points de vue de Blanche Immaculata la mère et Stokely le petit garçon. Après l’exil, la mère et la fille finissent par se revoir. Le temps n’a rien apaisé du tout. La mère s’est murée dans un silence pesant ; la fuite d’un mari, le départ d’un fils parti défendre son pays, et la force vitale de sa fille tournée à sa reconstruction l’ont emprisonné un long moment avec ses fantômes.

Quant à Stokely, enfant de deux cultures, tente de se repositionner sur cet échiquier complexe.

La communication intergénérationnelle est au cœur de ce roman sensible et profond. Il faut du temps pour refaire les liens, pour comprendre l’autre, et pour pardonner.
 J’ai apprécié cette lecture pour sa construction, pour sa distanciation avec le génocide et son positionnement sur les liens familiaux.

Tous tes enfants dispersés de Beata Umubyeyi Mairesse, aux éditions Autrement (Août 2019, 242 pages)


Beata Umubyeyi Mairesse est une écrivaine.

Née d’une mère rwandaise et d’un père polonais, elle grandit à Butare, au sud du Rwanda. Fille unique, férue de lecture dès son plus jeune âge, elle fréquente l’école belge. Lors du génocide des Tutsi, elle échappe à la mort. En passant par le Burundi voisin, Beata et sa mère arrivent en France le 5 juillet 1994.
Beata est inscrite en classe de seconde au lycée Sainte-Marie de Beaucamps-Ligny, près de Lille. Puis, elle poursuit ses études : hypokhâgne au lycée Faidherbe, à Lille, Sciences-Po Lille et un DESS en développement et coopération internationale à la Sorbonne.
Coordinatrice de projet pour MSF, chargée de programmes au Samusocial International, assistante à la recherche à l'Université d'Ottawa, chargée de mission AIDES, elle anime des rencontres littéraires à Bordeaux où elle vit.
Son premier texte est publié par la revue XXI au printemps 2014. Un an plus tard, son recueil de nouvelles "Ejo" (2015), est édité à La Cheminante. Il a reçu le prix François Augiéras 2016.

"Lézardes" (2015) a obtenu le prix de l'Esturaire 2017 et le Prix des Lycéens de Decize 2018. Les deux livres se sont vu décernés le prix du livre Ailleurs 2017.

"Après le progrès" (2019) est son premier recueil de poésie et "Tous tes enfants dispersés" (2019) - son premier roman.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire