lundi 27 juillet 2020

La panthère des neiges

Sylvain Tesson est un aventurier, un voyageur, un penseur qui a la bougeotte. Je ne l’avais jamais lu ; il était temps de s’y mettre !

Russie ou Chine ? Va pour la Chine sur les traces d’une panthère…

Tesson, à l’invitation d’un photographe animalier de renom, Vincent Munier. Ce dernier, traque depuis des années un animal qui se fait très discret, dont il ne reste que peu d’exemplaires, et difficile à croiser. Il vit sur les hauts sommets du Tibet ; il s’agit de la panthère des neiges, une ombre magique, pour Munier.

Cet opus, n’est pas qu’un simple récit de voyage, ni une succession de descriptions et d’animaux majestueux. Tesson a une manière bien à lui, pour nous transmettre la beauté du spectacle permanent qui se déroule devant ses yeux, ses sensations et ses sentiments pris sur l’instant.

Tesson se laisse aller à des réflexions plus personnelles, plus intimes même ; il évoque notamment, sa mère disparue et une amoureuse évaporée, qui lui apparait curieusement en même temps que la panthère. Tesson est un grand sensible , et cela se perçoit tout au long de ces pages magnifiques qui donne très envie de partir sur les plateaux du Tibet !

Tesson, et c’est également ce qui m’a séduite dans cet ouvrage, manie, sans en avoir l’air, une langue infiniment poétique teintée de beaucoup d’humour sur l’Homme prédateur et destructeur.

La panthère des neiges de Sylvain Tesson chez Gallimard (Octobre 2019, 176 pages)

Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur français.

Géographe de formation, il est titulaire d'un DEA de géopolitique à l'Institut Français de Géopolitique. Il effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivie en 1993 d'un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin. C'est là le début de sa vie d'aventurier. Il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec l'exploratrice Priscilla Telmon, dont il fut le compagnon pendant de nombreuses années, sur plus de 3000 km du Kazakhstan à l’Ouzbékistan. En 2003-2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Slavomir Rawicz : "The Long Walk" (1955). Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied.

En 2010, il réalise un projet souvent évoqué auparavant, en allant vivre six mois (de février à juillet) en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Il relate cette expérience solitaire dans son journal publié l'année suivante sous la forme d'un essai autobiographique intitulé : "Dans les forêts de Sibérie", qui est adapté au cinéma par Safy Nebbou en 2016.

Il écrit également des nouvelles, dans un registre poétique où souvent l'absurde des situations humaines est montré avec humour.

Il signe de nombreuses préfaces et des commentaires de films, et collabore à diverses revues.

Passionné d'escalade, il chute accidentellement d'une maison à Chamonix en août 2014, juste après avoir transmis à son éditeur le manuscrit de "Bérézina" et est placé en coma artificiel. Il a depuis retrouvé la santé. "Bérézina", qui sort en janvier 2015 (Prix des Hussards), conte le récit de son voyage en side-car sur les traces de la Grande Armée lors de la retraite de Russie. En 2016, il publie un récit autobiographique, "Sur les chemins noirs".

Contestataire dans l’âme, Sylvain Tesson porte un regard assez critique sur la société dans ses œuvres. Il est membre d'honneur de l'Institut de recherche sur les expériences extraordinaires (INREES) et président de La Guilde, une organisation non gouvernementale reconnue d'utilité publique, de 2007 à 2018.

Déjà récompensé en début de carrière par le prix spécial jeunes de l’IGN pour "On a roulé sur la Terre", il obtient en 2009 le prix Goncourt de la nouvelle pour "Une vie à coucher dehors". En 2011, c’est son essai "Dans les forêts de Sibérie" qui est récompensé du prix Médicis essai. En 2015, il reçoit enfin le prix de la Page 112 et le prix des Hussards pour "Berezina". Il obtient le prix Renaudot 2019 pour ″La panthère des neiges″

1 commentaire:

  1. Et oui, Sylvain Tesson (sous ses airs parfois renfrognés et moralisateurs) ... est un écrivain poétique et sensible au monde !

    RépondreSupprimer