jeudi 16 juillet 2020

Les prisonniers de la liberté

Après New-York, c’est à Buenos Aires que j’embarque avec Luca Di Fulvio dont j’ai découvert les talents de conteurs il y a quelques années déjà. L’envie d’une lecture prenante, sans grands enjeux, de lecture de vacances avant les vacances tout simplement, m’a naturellement dirigée vers ce gros volume.

Ils sont trois adolescents à qui la vie n‘a pas fait de cadeaux. Rosetta, battue, volée puis violée, Rocco qui refuse le destin que lui destine la mafia, et Raquel ; la russe, dont les parents seront massacrés devant elle.

Tous les trois, fuient en Argentine une vie de chien, avec l’espoir d’une vie meilleure.

Le paradis tant attendu se révèle être un enfer encore pire que celui qu’ils ont quitté.

Ces trois-là ne devaient jamais se rencontrer, et pourtant….

Ce dernier opus de l’auteur est d’une noirceur extrême. Rares sont les flashs lumineux pour les guider vers la liberté qui semble s’échapper au fur et à mesure qu’ils tentent d’échapper à tout ce que Buenos Aires compte de plus sordide.

J’ai aimé la force des trois protagonistes, et en particulier ses deux personnages féminins ; j’ai un peu moins goûté à la violence trop crument étalée. 

Il faut bien reconnaitre à Luca Di Fulvio un réel talent de conteur et la facilité avec laquelle il embarque son lecteur dans ce voyage aux confins de la cruauté humaine (il s’inspire d’ailleurs de faits réels), de la misère des migrants et de leurs capacités de résilience. 

On lit Luca Di Fulvio avec un réel plaisir parce qu’il maîtrise l’art du rebondissement, du rythme et d’une certaine théâtralité. Son écriture est assez cinématographique. Je ne serais pas étonnée qu’un jour ce roman soit adapté au cinéma. 

Les prisonniers de la liberté de Luca Di Fulvio, traduit de l’italien par Elsa Damien, aux éditions Slatkine &Cie (Septembre 2019,655pages)

Luca Di Fulvio est un homme de théâtre et un écrivain italien, né à Rome en 1957, auteur de roman policier, de fantastique et de littérature d'enfance et de jeunesse.


Avant de fonder sa propre compagnie de théâtre (Le Moveable Feast), il travaille avec Paola Bourbons, Sergio Graziani, Mario Marans, Andrzej Wajda. Il est également consultant éditorial de plusieurs maisons d'édition.

Publié en 1996, son premier roman, "Zelter", est une histoire de vampire.

Son deuxième roman, "L’empailleur" (L'impagliatore, 2000), est un thriller qui est adapté au cinéma en 2004 par Eros Puglielli sous le titre "Ochi di cristallo".

Les droits cinématographiques de son roman "L'échelle de Dionysos" (La scala di Dioniso, 2006), dont il a aussi écrit le scénario, sont vendus avant même la parution du livre en librairie. 

Sous le pseudonyme de Duke J. Blanco, il aborde la littérature d'enfance et de jeunesse avec "I misteri dell'Altro Mare" en 2002.

Luca Di Fulvio est devenu l'un des nouveaux phénomènes littéraires à suivre avec la sortie de "Le gang des rêves" ("La gang dei sogni", 2008) publié en France en juin 2016 chez Slatkine & Cie et premier tome d'une forme de trilogie. Plébiscité par les libraires et les lecteurs, le livre, qui raconte le New York des années 20 par les yeux d'un jeune Italien, s'est lentement mais sûrement transformé en best-seller. Suivra, un an plus tard, "Les enfants de Venise" (La ragazza che toccava il cielo, 2013) puis "Le soleil des rebelles" (2018) et ″ Les prisonniers de la liberté ″(2019)




1 commentaire:

  1. Je l'ai beaucoup aimé, comme tous ses romans ! Comme tu le dis c'est un formidable conteur.

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