mardi 18 août 2020

Le Quatuor de Los Angeles, tome 1 : Le Dahlia noir

 Il y a des auteurs qui m’impressionnent ; plus j’ai envie de les lire, plus j’en repousse l’échéance. Ellroy est de ceux-là. Il fallait juste trouver le bon moment pour commencer, et une lecture commune avec Loubhi pour me motiver un peu plus. Mission réussie !

Blanchard et Bleichert ont d’abord été des adversaires de boxe. Amis ils le deviendront, puis
partenaires dans ce qui deviendra l’Enquête qui mobilisera la police de LA.

 Nous sommes en 1947 ; dans un terrain vague, git le corps massacré d’une jeune femme. Betty Short, alias Le Dahlia noir.

Cette affaire a réellement existé ; le meurtre n’a jamais été élucidé, un cold case, comme on dirait de nos jours

James Ellroy, s’empare de ce fait divers pour en faire une version. Mais si Ellroy y met tant de cœur, c’est que onze après le Dahlia noir, sa propre mère est violée et assassinée dans cette même ville. Cela le poursuivra à jamais.

S’il est un personnage central dans ce roman, c’est incontestablement la cité des anges, qui, en 1947, n’a pas grand-chose de glamour. Violence, sexe, drogue, politiciens corrompus, bourgeoises fourbes…la ville est un marigot dans lequel l’auteur promène, et perd son lecteur durant près de 500 pages, en multipliant les fausses pistes, et en insistant davantage sur la face obscure des gens, leurs obsessions, leurs petits secrets….. En outre il donne une vision réaliste, exhaustive et très imagée de ce que fût Los Angeles dans les années 50

Et c’est rudement bien fait ! Ellroy a le sens du détail, de la description. Il ne lésine pas sur la violence, c’est vrai ; âmes sensibles s’abstenir. Il maîtrise son suspense jusqu’au bout ; il va au fond des choses, il explore chaque recoin.

Du grand art, assurément ! Ma motivation pour poursuivre le quatuor est intacte !

Le Quatuor de Los Angeles, tome 1 : Le Dahlia noir de James Ellroy, traduit de l’américain par Freddy Michalski, chez Rivages (1988, 410 pages ; en poche (505 pages)

 

James Ellroy, de son vrai nom Lee Earle Ellroy, est un écrivain et scénariste américain, spécialisé dans le roman noir et le roman policier historique, né en 1948 à Los Angeles.

Il naît à Los Angeles, ville tour à tour bien-aimée et haïe, le 4 mars 1948, au sein d'un couple désuni.

 Sa mère divorce et prend James avec elle. Mais elle est assassinée alors qu'il n'a que dix ans. Son meurtre reste encore aujourd'hui non élucidé.

Pour le petit garçon, le choc est inexprimable. Il commence à errer entre le collège et la rue où il sympathise avec de petits délinquants. Ellroy s'adonne en toute quiétude à l'alcool et aux drogues. Pendant près de dix ans, il vit, dans la rue sans domicile régulier, de petits boulots, de larcins et de cambriolages. Mais sa santé se rappelle à lui sous la forme d'un abcès au poumon. Mis au pied du mur, il doit choisir et opte finalement pour un retour dans les clous.

Cet adorateur des romans et des films noirs commence alors à écrire. "Le Dahlia Noir", premier volume du "Quatuor de Los Angeles", lui apporte le succès à sa parution en 1987. En reprenant l'histoire d'Elizabeth Short, assassinée à L.A. en 1947, Ellroy met en forme son propre cauchemar qui le poursuit depuis l'assassinat de sa mère.

Par la suite, Ellroy, publie les trois autres volets de sa tétralogie sur le Los Angeles des années 40-50 : "Le Grand Nulle Part", "L.A. Confidential" et "White Jazz". Puis, une trilogie mêlant noir et histoire politique des États-Unis ("American Tabloid", "American Death Trip", "Underworld USA"), ainsi que deux autobiographies, "Ma part d'ombre" et "La Malédiction Hilliker." Il planche actuellement sur une seconde tétralogie de Los Angeles, réunissant nombre des personnages de ses précédentes sagas, plus jeunes, durant la seconde guerre mondiale à la cité des Anges. Elle est initiée par le roman, "Perfidia".

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