lundi 14 septembre 2020

Ce qu’il faut de nuit

Premier roman, ce livre vient d’obtenir le Prix Stanislas et de la feuille d’or du Livre sur la Place à Nancy, et, il m’avait été chaudement recommandé par un libraire vendéen. C’est dire que je l’attendais.

Dans le nord de la Meurthe et Moselle, le pays -haut, comme on le dit chez moi, vivent un père et ses deux fils, Fus et Gilou. La ″Moman″ est morte, chacun fait comme il peut. Le père, d’abord ; aimant, prêt à tout pour ses enfants. Ouvrier, il a toujours été engagé à gauche, mais gentiment, avec discernement, des valeurs solides. Les temps sont difficiles dans la région ; ce sont les extrêmes qui attirent les électeurs. Mais lui résiste.

Et puis, il y a Fus et Gilou. Gilou, rien à en dire ; si ce n’est qu’il ne fait pas parler de lui ; il travaille à l’école ; il suit son bonhomme de chemin, comme on dit jusqu’au supérieur.

Fus, c’est le plus fragile, le plus perméable, le plus pervertible. Fus, il aime le foot ; c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’appelle Fus. Il soutient le club messin (m’enfin, et Nancy alors !!). Fus commence par avoir des fréquentations douteuses, dérive vers les thèses d’extrême droite ; jusqu’au jour où….

Cet ouvrage dit la difficulté d’être père, la difficulté de survivre, la difficulté de surmonter le chagrin.

Simple en apparence, il en émane beaucoup de profondeur, de pudeur, de silences retenus.

J’ai beaucoup aimé l’écriture ; la finesse et la force de cette histoire qui pourrait être l’histoire de tout un chacun, le lot de n’importe quelle famille d’ici ou d’ailleurs. Une histoire sans pathos, sans cris, sans larme ; une histoire qui déchire pourtant toute une famille où chacun s’efforce de d’honorer ses valeurs, vaille que vaille.

Une très, très belle découverte !

Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin, chez La manufacture de livres (Août 2020, 190 pages

Né en 1965, en Lorraine au sein d’une famille de cheminots, Laurent Petitmangin passe ses vingt premières années à Metz, puis quitte sa ville natale pour poursuivre des études supérieures à Lyon.

Il rentre chez Air France, société pour laquelle il travaille encore aujourd’hui. Grand lecteur, il écrit depuis une dizaine d’années.

Laurent Petitmangin a obtenu le prix Stanislas 2020 du premier roman pour "Ce qu’il faut de nuit", premier roman sensible et puissant sur l'amour filial, l'engagement politique qui peut conduire au pire.

Ce premier roman est déjà en cours de traduction dans quatre langues (Allemagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) et une adaptation pour Arte est prévue.

 


 

3 commentaires:

  1. Pas tentée plus que ça par le sujet. Je passe !

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  2. Chaudement recommandé par une amie, je pense que je vais me laisser tenter.

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  3. Beaucoup aimé.... lu d'une traite et touché par la vibration émotionnelle

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