dimanche 18 octobre 2020

J’irais nager dans plus de rivières

 

C’est dans ma jeunesse que j’ai découvert, et apprécié au fur et mesure les romans autobiographiques de Philippe Labro. Puis sont venus deux récits plus intimes, lorsqu’il fût dans le coma, et sur la dépression qu’il a traversée. Ces deux opus, m’ont beaucoup marqué. 

Je n’ai pas la prétention d’avoir lu tout Labro, loin s’en faut. Mais, c’est une personnalité pour laquelle j’ai toujours trouvé un vif intérêt à ce qu’il avait à dire, et à sa manière de le dire.

A 84 ans, Philippe Labro est riche de plusieurs vies, d’expériences multiples, et de rencontres aussi nombreuses que fructueuses qui représentent l’ossature de cet ouvrage protéiforme, mais dont le point commun est l’optimisme et l’appétit de vivre.

Labro s’appuie sur une connaissance encyclopédique des auteurs, personnalités, anonymes qui l’ont nourri, accompagné durant toute sa vie. Il se retourne sans nostalgie, sans amertume sur une vie dont, finalement il emporterait presque tout.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, dont j’ai goûté chaque chapitre avec délectation. Cet ouvrage m’a apporté l’optimisme, la sagesse, la gourmandise, et surtout l’envie de sourire, malgré tout. Superbement écrit, l’ouvrage est animé d’une musicalité remarquable. Labro est un fin mélomane, et son ″ inépuisable playliste″ en est une parfaite illustration.

A mon sens, il existe peu de journalistes de cette trempe-là, bon en tout, curieux de tout, fin observateur, lettré et aussi passionnant.

Loin d’avoir encore exploré toute l’étendue de son œuvre, je songe déjà à m’y replonger, certaine de pas m’y ennuyer l’ombre d’une seconde.

J’irais nager dans plus de rivières de Philippe Labro, chez Gallimard (Octobre 2020, 300 pages)

Philippe Labro (1936) est un écrivain, journaliste, réalisateur français et également auteur de chansons (pour Johnny Hallyday, pour qui il écrit tout un album en 1971, "Flagrant délit").

À 18 ans, il part étudier en Virginie. Il en profite pour voyager à travers tous les États-Unis. De retour en Europe, il devient reporter à Europe 1 et à France Soir grâce à l'émission de Pierre Laforêt, intitulé "La Coupe des Reporters".

Militaire de 1960 à 1962 pendant la guerre d'Algérie, Philippe Labro reprend ensuite ses activités de journaliste pour le compte de RTL, Paris Match, TF1 et Antenne 2. Il a écrit et réalisé plusieurs films dont "Sans mobile apparent" (1971) et "Rive droite, rive gauche" (1984).

En 1983, il publie "Des cornichons au chocolat" sous le pseudonyme de Stéphanie. Vingt-quatre ans plus tard, Philippe Labro a décidé de reconnaître ce "roman caché" d'autant qu'il constitue le premier volet d'une trilogie féminine poursuivie avec "Manuella" (1999) et enfin avec "Franz et Clara" (2006).

De 1985 à 2000, il dirige les programmes de RTL pour ensuite devenir vice-président de la station (1992). Le 31 mars 2005, il lance avec Vincent Bolloré, Direct 8. Il y présente l'émission de débat "Langue de bois s'abstenir".

Auteur de nombreux romans, il reçoit le prix Interallié 1986 pour "L’Étudiant étranger" et publie en 2003 un témoignage sincère sur la dépression, "Tomber sept fois, se relever huit".

Pendant l'été 2011 puis 2012 il anime sur RTL l'émission Mon RTL à moi chaque dimanche.

Fin 2013, il publie "On a tiré sur le président", un récit-témoignage sur l'assassinat de Kennedy.

Depuis le 11 avril 2016, il présente sa chronique L'Humeur de Philippe Labro chaque lundi à 11h15 dans l'émission Le Duo de L'Info présentée par Adrien Borne et Sonia Chironi sur iTELE.


1 commentaire:

  1. Comme toi, il y a très longtemps, j'ai lu les autobio de jeunesse américaine de Labro et puis plus rien... J'ai bien envie de lire ce livre. L'autre jour, en voyant Labro à la télé, je me suis dit "on a perdu d'Ormesson" mais on a encore Labro ! Deux hommes d'une trempe similaire.

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