samedi 20 février 2021

Le choix de Sophie



Ce roman jouit d’une aura et d’une réputation telle qu’il était depuis un certain temps dans ma pile et dans mes projets de lecture. C’est peu dire que j’en attendais beaucoup… Sans doute beaucoup trop car hélas, la chose a fait pchiitttt !

Nous sommes en 1947, à New-York, Stingo arrive de sa Virginie natale, dans une chambre d’une pension au cœur de Brooklyn. Stingo est un écrivain en herbe, bien décidé à écrire son premier roman. Il ne tarde pas à faire la connaissance d’un couple pour le moins hétéroclite : Sophie et Nathan.

Sophie est une jeune polonaise, catholique rescapée des camps nazis. Nathan est juif, et se dit travailler pour un laboratoire pharmaceutique.

Ce qui frappe dès le départ c’est la relation particulièrement toxique entre ces deux-là, faite de violence, d’insultes, de séances de sexe torrides, de fâcheries et de réconciliations.

Stingo se retrouve parmi eux. Une forme de ménage à trois, dans lequel Stingo et Sophie s’engagent au départ vers une relation amicale amenant Sophie à lui parler de son passé.

Parce que l’essentiel de ce roman tourne autour du passé tourmenté et dramatique de Sophie dont le point d’orgue sera le fameux choix de Sophie, que bien évidemment je ne vous révèlerai pas, et qu’il faudra attendre moins de 100 pages avant la fin pour enfin, en prendre connaissance ; et cela en quelques lignes d’une froideur extrême…

Parallèlement, le lecteur apprend à faire connaissance avec Nathan….un personnage que j’ai particulièrement détesté…

Certes, ce roman est finalement assez riche dans ses thématiques. Mais, parce qu’il y a un gros mais, je n’ai pas particulièrement apprécié le style de l’auteur, fait de longs passages souvent digressifs, d’autres qui auraient mérité d’être particulièrement écrémés, alors que d’autres, intéressants, auraient mérité un autre traitement, et un style plus empathique.

L’autre écueil, à mon sens, réside dans le fait que finalement aucun des personnages ne m’a semblé sympathique.

Mais bon, puisqu’il était relativement accessible, j’en ai toutefois lu la totalité, afin ne pas avoir à éprouver quelques regrets….

Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé, mais, je n’ai franchement pas compris l’émotion que ce roman a pu susciter.

Le choix de Sophie de William Styron, traduit de l’américain par Maurice Rambaud, chez Gallimard (Février 1981,640 pages), et Folio (1995, 920 pages).


William Clark Styron Jr., dit William Styron (1925-2006), est un écrivain et essayiste américain.

Admis à l'Université de Davidson il rejoint la fraternité étudiante Phi Delta Theta. Il interrompt ses études pour s'engager dans les Marines à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est fait lieutenant, mais son bateau n'avait pas quitté San Francisco que les japonais s'étaient rendus.

En 1947, Styron intègre l'Université de Duke, prépare une maîtrise d'anglais et publie sa première fiction, dans un recueil de travaux d'étudiants, nouvelle écrite dans l'esprit de William Faulkner.

Après son diplôme, Styron est embauché comme éditeur chez Mc-Graw-Hill, travail ingrat dont il conte les déboires avec humour dans des passages autobiographiques de son ouvrage "le choix de Sophie".

En 1951, il publie "Un lit de ténèbres" ("Lie Down in Darkness"), son premier roman, récompensé du prix de Rome par l'Académie américaine des Arts et Sciences.

Au cours d'un long séjour en Europe, Styron retrouve à Rome une jeune poétesse qu'il avait connue l'année précédente et se marie en 1953. Son expérience italienne lui inspire un roman "la proie des flammes" paru en 1960.

"Les Confessions de Nat Turner" (1967) devient un immense succès critique et commercial et, l'ouvrage, bien que très controversé, remporte le Prix Pulitzer (dans la catégorie Fiction) en 1968.

"Le Choix de Sophie" (1979) remporte le National Book Award en 1980 et devient un best seller. En 1982, son adaptation cinématographique reçoit cinq nominations aux Oscars et Meryl Streep obtient l'Oscar de la meilleure actrice.

En 1985, William Styron est récompensé par le Prix mondial Cino Del Duca.

Il souffre déjà à cette époque d'une profonde dépression, qu'il racontera des années plus tard dans un récit autobiographique à succès, "Face aux ténèbres" ("Darkness Visible", 1990).

1 commentaire:

  1. c'est un roman que j'ai beaucoup aimé, je ne l'ai pas relu depuis des années mais je me rappelle encore la douleur de l'héroïne devant le choix qu'on lui imposes inhumain, terrible

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