samedi 29 mai 2021

Mémoires d'un esclave

 

Frederick Douglass, de son vrai nom Frederick Augustus Washington Bailey (1817-1895) est né esclave et orphelin. C’est l’épouse d’un de ses ‶patron″, qui à l’insu de son mari lui donne le minimum d’instruction qui va lui permettre, par la suite à apprendre à lire et à écrire de lui-même.

« Le savoir gâterait le meilleur nègre du monde. Si tu enseignes à ce nègre à lire, il n'y aura plus moyen de le tenir. Cela le rendra à jamais inapte à l'esclavage »

Sorti des griffes de l’esclavage, cet homme s’est engagé corps et âme dans la lutte abolitionniste. Il dû partir en Europe tant que sa liberté était illégale ; en effet il ne fût affranchi qu’en 1848.

Après la guerre de sécession durant laquelle il fut très engagé à inciter les noirs à prendre part aux combats au côté des unioniste afin d’activer l’abolition de l’esclavage (1862), il mena une carrière administrative et politique.

Le présent ouvrage est le premier récit autobiographique de Douglass (il en fera 3 versions) paru en 1845 : Narrative of the life of Frederick Douglass, an american slave.Written by Himself. Il inspirera plus tard Harriet Beecher Stowe pour son roman la case de l’oncle Tom.

Récit à la fois assez littéraire et brut, ce texte donne une vision crue, réaliste et surtout vivante de ce qu’a été la vie de millions d’esclaves qui, contrairement à l’auteur, n’ont pas eu la chance, malgré tout, de l’accès à la lecture, première porte vers l’émancipation de l’Homme.

« Lire ces textes, me permettait de structurer ma pensée et de réfuter les arguments avancés pour la défense de l’esclavagisme. (..)J’étais maintenant conscient de ma misérable condition, sans pour autant savoir ce qu’il fallait faire pour y remédier. »

« J’ai compris que pour faire un esclave content de son sort, il faut faire un esclave qui ne pense pas. »

Il y a quelque chose d’universel dans cet ouvrage. En réalité, rien n’a changé ; les méthodes d’asservissement sont toujours les mêmes ; les maîtres actuels, appliquent les mêmes méthodes en coupant d’abord et avant tout l’Homme de l’instruction, et de l’apprentissage fondamental de la lecture.

L’ouvrage apporte un éclairage intéressant sur un homme qui a toute sa place dans l’histoire des Etats-Unis .En outre il renvoie à bon nombre de romans contemporains et d’auteurs qui puisent leur inspiration dans cette lutte incessante contre tous les esclavagismes.

Mémoires d’un esclave, de Frederick Douglass, traduit de l’américain par Normand Baillargeon et Chantal Santerre chez Lux éditeurs (2007, pour la présente édition ; écrit en 1845)


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire