samedi 5 juin 2021

Balagan

 

Premier opus d’un cycle israélien, Balagan porte parfaitement son nom, que l’on traduit de l’hébreu par Bordel !

Nous sommes à Jérusalem, au cours de l’année 2000, lors de la seconde Intifada. Les attentats éclatent aussi bien dans les quartiers arabes que dans les quartiers juifs. La violence fait rage des deux côtés. Il faut très vite éteindre le feu avant que la ville ne s’embrase davantage. Le souci, c’est que les attentats ne ressemblent aux méthodes des extrémistes arabes et/ou juifs. C’est une curieuse équipe qui est chargée de l’enquête. D’abord Landau, tellement persuadé qu’il s’agit du Hamas, qu’il n’admet aucune idée autre que la sienne. Tant et si bien, que Bishara, arabe et néanmoins israélien, flic posé, perspicace, est écarté et doit se cantonner à de banales affaires civiles. Mais, Bishara n’est pas homme à renoncer facilement. Il trouve une aide précieuse en la personne de Sharon.

D’autres personnages extérieurs trouvent leur place, avec notamment un ultra-orthodoxe volontaire pour ″ ramasser ‶ les corps afin de préserver les âmes des victimes. Ajoutons un étrange diplomate et un journaliste américain faisant feu de tout bois.

Balagan, c’est une plongée dans l’inextricable conflit israélo-arabe ; une vision nuancée de ce pays contrasté, riche de sa diversité, qui peine aussi à reconnaître ses ‶minorités nationales‶.

L’écriture d’Alexandra Schwartzbrod traduit parfaitement la violence quotidienne, les odeurs, les paysages, le poids de l’histoire, des haines religieuses. Ce pays est une cocotte-minute qui explose au moment où on ne l’attend pas forcément.

Balagan, c’est le titre….

Balagan d’Alexandra Schwartzbrod, aux éditions Stock (Mai 2003, 260 pages) et en poche chez Rivages (Mars 2021,314 pages)

Alexandra Schwartzbrod est une journaliste, essayiste et auteure de roman policier.

En 1982, diplômée de l'École supérieure d'interprètes et de traducteurs (ESIT), elle s'oriente vers le journalisme. Elle est notamment journaliste aux "Échos" de 1989 à 1994 avant de rejoindre le journal "Libération" en 1994, pour lequel elle a été correspondante à Jérusalem de 2000 à 2003 durant la seconde Intifada.

De cette expérience, elle avait tiré deux romans, "Balagan" (2003), qui a reçu le prix SNCF du polar 2004, puis "Adieu Jérusalem" (2010), lauréat du Grand Prix de la littérature policière 2010. Deux romans qui composent, avec "Les lumières de Tel Aviv" (Rivages, 2020), un cycle consacré à Israël.

Elle est directrice adjointe de la rédaction de "Libération".

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