Le printemps est là, Aki Shimazaki est au rendez-vous avec le second volet de son quatrième cycle romanesque, plus profond et plus émouvant que le précédent.
Chaque cycle tourne autour d’un petit groupe de personnages. Laforce d’Aki Shimazaki est de les mettre en lumière à tour de rôle au fil de la genèse de sa pentalogie. Il y a toujours, ici ou là une petite allusion à ce qui s’est passé précédemment, sans pour autant laisser paraître à une suite.
Aux amours toxiques et les tempêtes intérieurs de Anzu, j’ai préféré l’amour renouvelé et dévoué que porte Tetsuo à sa femme à la mémoire de plus en plus défaillante. Fujiko ne reconnaissant subitement plus son mari, ce dernier a la grande sagesse de ne pas brusquer son épouse en acceptant se comporter comme il le faisait au temps de leurs fiançailles. La vie maritale des parents d’Anzu ne semble pas avoir été un long fleuve tranquille ; d’un côté comme de l’autre. Et quand même que la vérité semble faire surface, Tetsuo entoure son épouse d’un ilot de tendresse, d’amour et d’infini respect pour celle qui s’enfonce dans la maladie et l’oubli.
Faut-il élucider les secrets bien enfouis ? Parce que Fuliko, n’a pu durantses jeunes années de mariage, briser le silence de ses souffrances matrimoniales, Tetsuo laissera, lui aussi couler les siennes pour qu’enfin l’harmonie et la sérénité règnent autour d’eux.
J’ai trouvé cet opus particulièrement réussi, particulièrement émouvant. La complexité des sentiments est finement décortiquée. La difficulté de vieillir est abordée avec infiniment de tendresse et de sensibilité.
Sémi d’Aki Shimazaki, chez Actes-Sud/Léméac (Mai 2021, 150 pages)
Aki Shimazaki est née au Japon et vit à Montréal depuis 1991. D'abord parue entre 1999 et 2004, sa première pentalogie, composée des titres Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa et Hotaru, a été saluée par la critique et récompensée notamment par le prix Ringuet (2001), le prix Canada-Japon (2004) et le Prix littéraire du Gouverneur général du Canada (2005). Au cœur du Yamato, son deuxième cycle, s’est conclu avec la parution de Yamabuki(2013), qui lui a valu le Prix littéraire Asie de l’ADELF. Maïmaï est le dernier titre du cycle L’ombre du chardon, qui comprend déjà Azami (2014), Hôzuki (2015), Suisen (2016) et Fuki-no-tô (2017).
En 2020, Suzuran inaugure une nouvelle pentalogie ; Sémi en constitue le second volet.
les avis sur cette auteur est souvent apprécié ... un jour peut-être j'essaierai.
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