Il trainait là sur mes étagères depuis sa parution, et curieusement c’est le second opus que j’ai d’abord lu, sans vraiment l’apprécier. Cela explique peut-être ma longue hésitation.
Tout commence dans le milieu des années 60, une vieille dame aveugle se souvient de ses trois pères : son géniteur, qu’elle n’a pas connu, Abel Truman qui l’a recueillie, et Glenn qui l’a élevée. Jane se souvient de l’histoire d’Abel, la guerre d’Abel.
Abel est un combattant de la civil war, embarqué par hasard dans le camp des confédérés défendant des valeurs qui ne sont pas les siennes. Sa guerre terminée, nous le retrouvons sur la côte nord-ouest pacifique, le corps meurtri, vivant chichement d’expédiant avec pour seul compagnon son chien adoré. ″Je n’ai jamais connu un homme qui aimait son chien comme il aimait le sien″ dira Glenn à sa fille à propos d’Abel. Alors quand Abel tombe sur une bande d’assaillants qui lui volent son chien, cela ravive violemment les souvenirs de sa guerre, de cette célèbre et terrible bataille de la Wilderness,et de ses blessures intimes que sont la mort de sa femme et de sa petite fille
Alternativement, nous suivons Abel en 1864, et 1899, et cheminons avec lui, entre ses souvenirs douloureux, et son ultime épreuve à la recherche de son chien, et la rencontre de Glenn et d’Ellen.
Il faut un peu de temps pour apprivoiser ce roman. La narration est très descriptive, avec finalement assez peu de dialogues, et les allers et retours sont incessants. Lance Weller parle de la civil war avec des mots terribles ; on imagine aisément ce qu’a été la plus meurtrière des guerres de l’histoire des Etats Unis.
Mais au final, on s’attache à Abel qui cassé par un conflit qui le dépasse à défendre ce qu’il exècre, avance au soir de sa vie vers une certaine rédemption.
Et parce que ce texte est une trouvaille de Gallmeister, il faut souligner la place prépondérante des espaces sauvages dont la beauté et les mystères sont parfaitement rendus.
Wilderness de Lance Weller, traduit de l’américain par François Happe, aux éditions Gallmeister (Janvier 2013,335 pages), et en poche (Janvier 2014, 350 pages). Adapté en roman graphique par Ozanam et Bandini aux éditions du soleil.
Lance Weller est né 1965 dans l’état de Washington.Il est l’auteur de plusieurs nouvelles et a été nominé pour un Pushcart Prize
Wilderness (2012) est son premier roman.
En 2017, il publie chez Gallmeister Les marches de l'Amérique.
Il vit à Gig Harbor, dans l’État de Washington, avec sa femme et ses chiens.
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