samedi 26 juin 2021

Le carnaval des ombres

 

Quand Ellory arrive sur la table de mon libraire, en général, ça ne traine pas trop ; le livre saute assez vite dans mon panier, et il n’a guère le temps de patienter dans la pile. Il y a les bon crus, les très bons crus, et le cru d’exception.

Ayant débuté ma rencontre avec l’auteur avec le cru d’exception à savoir seul le silence, difficile de de retrouver la même intensité. Nonobstant, celui-ci est un très, très bon cru !

Mr Ellory est british, mais son terrain d’écriture est outre atlantique. Il laboure les USA, et ses institutions pour nous inventer des histoires avec un sens aigu de l’observation des us et coutumes ; que nous soyons en ville, ou dans l’Amérique profonde ; de nos jours comme il y a 60 ans.

Dans une petite ville du Kansas, fin des années 50, il était un cirque familial ambulant ; offrant tours et attractions à une population locale, à l’écart de tout et en en mal de distraction. Lorsque le corps d’un inconnu est découvert sous le carrousel, c’est toute la vie d’un territoire qui est bouleversée. D’autant que les autorités dépêchent sur place un agent fédéral du FBI pour enquêter sur cette affaire.

Michael Travis n’est pas novice au sein de la grande maison, mais il joue là un peu la suite de sa carrière. Spécialement ″fouillé″ par ses supérieurs, il monte en grade et se voit confier une mission délicate en solo.

Ellory parvient tout au long de ces 600 pages à ménager avec beaucoup d’intelligence, et tout en retenue son fil narrateur, en décortiquant minutieusement son personnage principal, son histoire si intimement mêlée à son métier.

Dès les premières pages, le lecteur comprend qu’il lui faudra naviguer dans une atmosphère très ombrageuse, et qu’il va falloir patienter pour progresser dans ce fait divers local à priori sans importance, et dans le contexte historique assez trouble pour la vénérable institution que représente le FBI. L’auteur l’avait déjà mis en valeur dans un autre ouvrage, et l’on aurait pu penser qu’il se répèterait…Et bien non ! Le lecteur est à nouveau pris à la gorge dans ce roman noir à la fois foisonnant, déroutant, touchant et inattendu.

R.J Ellory est un de mes auteurs préférés, et ce n’est pas cet ouvrage qui me fera changer d’avis !

Le carnaval des ombres de RJ Ellory, traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau, aux éditions Sonatine (Juin 2021, 605 pages)


 

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