mardi 13 juillet 2021

Kamik

 

Dans le grand nord canadien, un ours attaque le campement d’une famille. Chacun part à la recherche le l’assaillant devenu fou, et risquant de contaminer les autres animaux. Pour Kamik, cette chasse est une grande première. Il a peur…

Ce court récit a l’originalité d’avoir été (re) traduit depuis sa langue originale. La langue est simple, très imagée, percutante, directe. La prose de l’auteur laisse une grande place à l’environnement qui est ici un personnage à part entière.

Cette histoire est basée sur les expériences de ces aïeux qu’il a entendus à de nombreuses reprises et sous différentes formes.

Elle dit également toutes les difficultés à faire perdurer un mode de vie ancestral, une certaine autonomie dans la gestion des ressources. Markoosie Patsauq, à l’issue de son écrit, revient sur les conditions d’écriture, en particulier, ce qui s’est passé, dans ces régions dans les années 50.

Si l’on extrait une longue et instructive introduction consacrée à la traduction depuis la langue originale, et les mots de l’auteur, l’histoire fait à peine 90 pages Je reste volontairement évasive sur son résumé. Derrière une histoire simple, se cache un roman pédagogique, une fenêtre ouverte un pan de culture qui s’éteint dans l’indifférence générale.

J’ai pris plaisir à lire cette histoire, et au-delà, de poursuivre mon chemin parmi les ouvrages de cette bien maison d’édition.

Kamik de Markoosie Patsauq, traduit de l’inuktitut par Valérie Henitiuk et Marc-Antoine Mahieu aux éditions Dépaysage (Janvier 2021, 140 pages)


Markoosie Patsauq est un écrivain inuit du Canada, né en 1941 dans la toundra près d’Inukjuak (Nunavik), au sein d’une famille semi-nomade, à une époque où le mode de vie traditionnel est encore possible. Il devient pilote d’avion, se fait connaître dans le monde entier par ses textes de fiction et ses autres écrits, puis joue un rôle politique en tant que leader communautaire. Il est décédé en mars 2020.

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