Mr Orsenna est une touche à tout, professionnellement, mais aussi dans sa production littéraire, qui l’a mené jusqu’à l’Académie.
C’est sans doute son passage au ministère de la coopération, chargé des matières premières et des négociations multilatérales qui l’a porté à s’intéresser à des sujets comme le coton, l’eau ou le papier dont la culture, la gestion ou la production dépassent largement le cadre des économies nationales.
″Le coton n’est pas le pétrole, mais il permet bien d’exister dans le jeu des nations. ‶
S’intéressant d’abord au coton matière première dont l’histoire commence dans la nuit des temps, et dont l’usage est universel, Erik Orsenna est parti à la conquête de cette petite boule de douceur en passant successivement par le Mali, Les US, le Brésil, l’Egypte, l’Ouzbékistan, le Chine et la France. Chaque pays producteur à ses propres méthodes ; il y a celui qui cultive à l’ancienne en privatisant, celui champion du lobbyisme, l’avant-gardiste, celui de l’entre -soi, l’étatiste corrompu…Enfin, les deux derniers transforment le coton, l’un en nivelant par le bas, le second en misant sur la qualité et l’innovation.
‶Les chinois ont inventé l’ouvrier idéal. C’est-à-dire l’ouvrier qui coûte encore moins cher que l’absence d’ouvrier. ‶
Ce recueil se lit avec un réel plaisir. On y sent la curiosité permanente de son auteur et son désir de la satisfaire, en se gardant bien de ne pas sombrer dans le ‶trop scientifique ‶ sans pour autant trop vulgariser. Il a donc su trouver le juste milieu pour expliquer les enjeux commerciaux et politique autour de cette matière première.
Je suis juste un peu déçue en ce qui concerne le volet littéraire de l’ouvrage dont j’ai trouvé le style et l’écriture pas tout à fait au niveau d’un académicien.
Petit précis de mondialisation I, Voyage au pays du coton d’Erik Orsenna, chez Fayard (2006,290 pages), et au livre de poche (2007,320 pages).
Erik Orsenna, de son vrai nom Éric Arnoult, est un écrivain français.
Il est né dans une famille bourgeoise, d'un père ayant des origines cubaines, dirigeant une petite entreprise de jouets, et d'une mère issue d’une famille de paysans luxembourgeois devenus banquiers saumurois.
Après avoir obtenu un diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1968) et deux doctorats en économie (1975 et 1976), il devient chercheur et enseignant dans le domaine de la finance internationale et de l’économie du développement (université de Rouen, université de Paris I, École normale supérieure, London School of Economics).
De retour d'Angleterre, il publie son premier roman, "Loyola’s blues" (1974). Il prend pour pseudonyme Orsenna, le nom de la vieille ville du "Rivage des Syrtes" (1951), de Julien Gracq.
En 1981, il devient conseiller au ministère de la Coopération auprès de Jean-Pierre Cot, s’occupant des matières premières et des négociations multilatérales. Il a été la plume de François Mitterrand et conseiller culturel de 1983 à 1984 avant d’être nommé maître des requêtes au Conseil d’État en décembre 1985, puis conseiller d’État en juillet 2000.
Parallèlement à ses activités administratives, il écrit notamment des romans, dont "La Vie comme à Lausanne" (1977), prix Roger Nimier 1978. Erik Orsenna a reçu le prix Goncourt et le prix Goncourt des lycéens en 1988 pour "L'Exposition coloniale".
Ses contes, dont "La grammaire est une chanson douce" (2001), traitent de la langue française. D’autres livres abordent des sujets plus scientifiques ("Portrait du Gulf Stream", 2004) ou économiques ("Voyage aux pays du coton", 2006 ; "L’Avenir de l’eau", 2008 ; "Sur la route du papier", 2012).
De 1995 à 2001, il est président de l’École nationale supérieure du paysage (ENSP). En 2002, il est membre du conseil de surveillance du groupe Canal+ et il est membre du conseil de surveillance de Telfrance depuis décembre 2004.
Il est, depuis 2009, président du prix Orange du Livre. Depuis mars 2016, il est ambassadeur de l’Institut Pasteur.
Il est élu membre de l’Académie française au 17e fauteuil le 28 mai 1998.
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