mercredi 11 août 2021

River of Time ; Mémoires de la guerre du Vietnam et du Cambodge

 

Jon Swain n’est pas un journaliste de salon. S’il a caressé un temps le désir d’une carrière de légionnaire, sa vocation de journaliste a été plus forte. L’Asie est son autre passion. Correspondant non français de l’AFP, il débarque sur les rives du Mekong, entre Vietnam et Cambodge, il y restera 5 ans jusqu’à la chute de Phnom Penh aux mains de Khmers rouges.

Jon Swain aime viscéralement l’Indochine. Il nous raconte ces cinq années qui ont fait passer le Cambodge de petit paradis à une chambre d’exécution à ciel ouvert.

D’ailleurs lui aussi a bien failli y passer. C’est in extremis, grâce à Dith Pran, dont le film La déchirure nous montre le destin. C’est l’auteur d’Une odyssée cambodgienne, qui tiendra le rôle de Pran dans le film.

Je ne sais si tout a été dit sur ce génocide ; les écrits abondent, plus ou moins redondant, sans doute de qualité inégale. En tout cas, cet ouvrage-là, paru en 1995 et seulement traduit en français, est un excellent cru. Bien écrit, il se base sur de solides connaissances et observations de son auteur qui vécu en immersion dans toute la région, et qui ne se contentait pas de figuration. Témoignage journalistique et personnel de cette période, l’ouvrage est un complément indispensable à ceux écrits par les anonymes.  

Jon Swain n’en oublie cependant pas de nous promener dans tout ce qui faisait le charme de cette région ; les fumeries d’opium, les maisons closes à l’attrait magnétique ; mais aussi la camaraderie entre reporter de guerre, et surtout son amour pour Jacqueline.

J’ai également apprécié ses allusions appuyées à François Bizot (Le Portail ; le silence du bourreau), qu’il a rencontré plusieurs fois, et son rôle précieux, notamment à l’ambassade de France lors des évacuations.

Un excellent complément à tout ce que j’ai déjà pu lire sur le sujet.

River of Time de Jon Swain, traduit de l’anglais par Samuel Todd aux éditions les Equateurs (Juin 2019, 320 pages)

Reporter Pendant ses 35 ans de carrière au Sunday Times, Jon Swain a parcouru le monde et couvert de nombreux conflits, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient.

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