‶ Nous sommes, mon Pierre, forcés d’abandonner, le cœur déchiré, ceux que l’on aime. ″
Marie sent sa fin arriver ; à l’instar d’une vieille coutume japonaise, elle demande à son fils Pierre, le moment venu, de la porter en haut d’une montagne afin d’y finir ses jours.
Ce court roman, et néanmoins dense, est donc le récit de cet ultime voyage, et de la confrontation finale entre une mère et un fils.
Trois partie inégales composent ce texte.
La première, relativement courte est consacrée à la préparation de l’expédition. A la fois à la troisième personne, et par le je la démarche de Marie nous est présentée ainsi que les aspects pratiques. Marie se souviens de sa jeunesse, de ce qu’elle fût ; c’est bref, sans nostalgie, sans regret. Il est temps de partir. Elle s’installe dans la chaise en osier que son fils portera sur ses épaules, jusqu’au sommet de la montagne.
La seconde, la plus conséquente, et la plus complexe, est consacré à cette ascension silencieuse ; Il se noue un dialogue, dos à dos, entre la mère et le fils. Un mélange de souvenirs plus précis, plus intimes. Un monologue à la fois poétique, décousu, calme, apaisé, coupé par des propos en italique que l’on devine être le dialogue entre ces deux êtres, qui pourtant n’ont pas vraiment l’air d’interagir. Une plage de lecture plus abstraite pour moi.
Enfin, la troisième, et peut-être celle qui m’a le plus parlé représente l’arrivée au terme de la vie de Marie.
L’ouvrage ne manque pas de qualité, le sujet avait tout pour me plaire. J’ai passé un très bon moment de lecture. Je ne peux que le recommander. Il n’en reste pas moins que j’espérais qu’il me touche davantage ; j’espérais une rencontre marquante. Ce ne sera pas le cas. Dommage.
Merci à l’éditeur pour sa confiance
Ubasute d’Isabel Gutierrez, aux éditions de la fosse aux ours (Août 2021,126 pages)
Isabel Gutierrez enseigne la littérature et le cinéma à Grenoble. Ubasute est son premier roman.
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