lundi 13 septembre 2021

Ce que nous devons aux indiens d’Amérique et comment ils ont transformé le monde


Colomb arriva dans le nouveau monde en 1492, mais l’Amérique reste à découvrir. ″

Le plus fort l’emporta, mais il n’était pas forcément le plus créatif. ″

Il n’est pas un domaine où la culture indienne n’ait pas contribué à l’amélioration des conditions de vie de l’Homme, à la transformation économique de nos sociétés. On a, à tort, considéré les premiers peuples d’Amérique pour des sauvages alors qu’en réalité, ils avaient, bien avant nous, inventé non pas un, mais plusieurs modèles de gouvernance partagée ; ils étaient trop épris de leur liberté et leur indépendance pour prétendre faire des autres leurs esclaves. Certaines communautés ne reconnaissaient d’ailleurs pas la notion de classe sociale.

Dans les domaines agricole et alimentaire, les indiens étaient particulièrement avancés. Ils avaient compris avant les autres comment gérer les sols afin de ne pas les épuiser ; ils pratiquaient avant l’heure, la sélection des espèces en fonction des sols et de l’altitude ; ils savaient associer les plantes afin d’éloigner les nuisibles et les parasites. Les incas utilisaient déjà les fientes de certains oiseaux comme fertilisant.

C’est de ce côté -ci du monde que nous provient la tomate, le poivron, les piments, les courges, les noix de toute sorte….

 

En médecine, si les européens ont apporté la malaria, les indiens avaient le remède qu’ils puisaient dans l’écorce d’un arbre. Ainsi est née la quinine qui servira plus tard à fabriquer la chloroquine ; la forêt amazonienne regorge d’arbustes ou de plantes très utiles dans la pharmacopée indienne, et que la médecine occidentale reprendra largement. Avant de découvrir le rôle capital de la vitamine C dans la lutte contre le scorbut, les indiens préparaient des potions à base d’une espèce de pin. Que feraient nos anesthésistes sans le curare, déjà connu des peuples d’Amérique qui en enduisaient leurs flèches pour la chasse ?

A contrario, tout un tas de substances dites addictives étaient également utilisées. On y range le cacao, qui après maintes transformations eût un tout autre usage, la coca dont on a largement détourné l’usage puisque qu’à l’origine elle servait à lutter contre le mal de l’altitude, certains champignons…

L’ouvrage de Jack Weatheford regorge d’exemples pour monter à quel point les Indiens d’Amérique étaient bien plus développés qu’on a bien voulu le dire. Ils ont sans doute inventé le capitalisme moderne par leurs façons d’exploiter les mines d’agent de Potosi (aujourd’hui en Bolivie), en fournissant justement la matière première qui a fourni la masse monétaire et révolutionné nos économies modernes.

Ce livre est une véritable mine d’or. Il rétablit un certain nombre de vérités, nous prouve l’étendue des qualités de ces peuples, qui avaient un grand sens de l’observation, étaient inventifs, intuitifs, et des écologistes d’avant-garde.

Richement documenté et annoté, il se lit avec facilité, et donne envie d’aller plus loin dans la connaissance du monde Indien.

Ce que nous devons aux indiens d’Amérique et comment ils ont transformé le monde de Jack Weatherford, traduit de l’américain par Manuel Van Thienen, chez Albin Michel (Mai 1993,304 pages, en poche (Avril 2021,470 pages)

Jack McIver Weatherford est l'ancien professeur d'anthropologie DeWitt Wallace au Macalester College au Minnesota. Il est surtout connu pour son livre de 2004, Genghis Khan and the Making of the Modern World.

 

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