J’aime les histoires familiales, celles qui traversent le temps et vous emmène ailleurs. Je dois dire que j’ai été largement servie avec ce premier roman à la fois conventionnel dans son propos principal, original dans sa construction, et d’actualité de par ses messages écologiques qui ont le mérite (et j’y suis sensible) de n’être ni moralistes ni activistes.
″Toute lignée familiale commence un jouir quelque part. Même les arbres les plus majestueux ont d’abord été de pauvres graines ballotées par le vent, puis de modestes arbrisseaux sortant à peine de terre‶
2038, en Colombie britannique, Canada, une petite île où subsiste ce qui reste de forêt primaire…. Ailleurs, tout n’est que poussière béton, pollution. Ici, on vient visiter les vestiges de ce qui faisait la richesse du pays. Sur ce mini état totalitaire, Jake Greenwood est guide forestière pour les pèlerins en quête d’oxygène, de nature, de détente. Le grand dépérissement a eu lieu dix ans plus tôt, mais, chut ! on n’en parlera pas…
Un jour Jake se laisse dire, qu’il se pourrait, qu’en réalité le domaine sur lequel elle travaille, lui appartienne….
A partir de là, et c’est la première surprise de ce roman, l’auteur nous embarque dans une forme de saga familiale astucieusement présentée. Comme on étudierait l’histoire d’un arbre en examinant en coupe transversale ses anneaux de croissance, nous prenons à rebours chaque génération dans laquelle l’auteur distille intelligemment les affres des membres de la famille. Parvenu à la graine familiale, Michael Christie laisse apparaitre les arbrisseaux, puis les branches de cette famille. Chaque génération a son propre rapport à la forêt que tente plus ou moins de réparer la suivante
Si le massage écologique est présent, il n’est pas pour autant omniprésent, ni pesant. J’ai été cependant impressionnée par la construction extrêmement maitrisée, une écriture impeccable. Il est évident que l’ensemble est très bien scénarisé, et une adaptation cinématographique ne me surprendrait pas.
Je me suis laissée prendre à cette lecture à la fois agréable, intelligente et fluide ; elle ne souffre pas de longueur. L’auteur a su parfaitement doser les éléments et les chapitres sans rendre le propos ennuyeux.
Lorsque le dernier arbre de Michael Christie, traduit de l’américain par Sarah Gurcel, chez Albin Michel (Août 2021, 608 pages)
Originaire de Vancouver, en Colombie Britannique, Michael Christie avait fait une entrée remarquée sur la scène littéraire avec son premier recueil de nouvelles, Le Jardin du mendiant (Albin Michel, 2012). Traduit dans une quinzaine de langues, Lorsque le dernier arbre a été finaliste du prestigieux Giller Prize et récompensé par le Arthur Ellis Award for Best Novel.
Retrouvez l'avis de Jostein avec qui j'ai lu ce roman .
Mon ressenti de lecture est très bien rendu dans ta chronique. C’est marrant, sans se concerter, j’ai aussi pensé à une adaptation cinématographique. Un grand premier roman de cette rentrée pour les amoureux de saga familiale.
RépondreSupprimerJe compte bien le lire... l'auteur vient très bientôt dans ma librairie "habituelle" et je vais aller l'écouter (première étape !)
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