jeudi 4 novembre 2021

Le fils de l'homme

 


Je connaissais de nom l’auteur, mais je ne l’avais encore jamais lu (le thème de son dernier roman ne me disait, il est vrai rien du tout). Cette fois, le sujet ne sortait pas de ma zone de confortje pouvais donc pousser la porte sans trop d’à priori !

 Je ne le regrette absolument pas. J’ai autant apprécié la thématique, que la manière de l’aborder, et l’écriture.

 Il règne dans ce roman une ambiance singulière, lourde, énigmatique, et presque fantomatique. Trois personnages dominent cette histoire ; trois personnages dont on ne connaitra jamais les noms. Tout juste savons- nous quelle place ils occupent : le père, la mère et le fils. Nous n’en saurons pas plus.

Tout comme nous ne savons pas précisément à quelle époque l’auteur situe son propos ; Deux temporalités, cependant, à peine distinctes l’une de l’autres par une ponctuation en milieu de ligne séparant deux paragraphes ; pas de chapitres… un texte d’un seul tenant, en apnée…

Après une longue absence, le père entraine la mère et leur fils dans une vielle bicoque isolée en montagne. D’emblée, le lecteur imagine assez bien que la vie ne sera guère paisible pour eux.

C’est tout le talent de Jean-Baptiste Del Amo que ne nous amener inéluctablement à une issue tragique non sans prendre le soin de nous éclairer sur la personnalité du père conditionnée par sa propre relation avec son père dans cette même bicoque au milieu de nulle part.

J’ai particulièrement apprécié la précision des descriptions, autant des lieux que celle des protagonistes. La langue est riche, travaillée, ciselée ; souvent les phrases s’étirent.

La violence est omniprésente, latente ; tantôt suggérée, tantôt assénée au lecteur qui se la prend de plein fouet.

Un grand roman de cette rentrée, que les lecteurs Fnac ont choisi pour succéder à Betty ! Ils ont bon goût les jurés Fnac !!

Le fils de l’homme de Jean-Baptiste Del Amo, chez Gallimard (Août 2021, 240 pages)


Jean-Baptiste Del Amo, de son vrai nom Jean-Baptiste Garcia, est un écrivain français, vivant à Montpellier.

Après avoir suivi un cursus littéraire, il travaille pendant un temps comme animateur socio-culturel. Il part ensuite pour une mission humanitaire en Afrique.

En 2006, il reçoit le Prix du jeune écrivain francophone pour sa nouvelle "Ne rien faire", écrite à partir de son expérience de quelques mois au sein d'une association de lutte contre le VIH en Afrique.

Fin août 2008, son premier roman, "Une éducation libertine", paraît dans la collection "blanche" chez Gallimard. Le roman est à mi-chemin entre le roman historique et le roman d'apprentissage. Il évoque l'homosexualité, la prostitution et le libertinage bourgeois.

Il est favorablement accueilli par la critique et reçoit le prix Laurent-Bonelli fin septembre 2008.

En mars 2009, Jean-Baptiste Del Amo se voit finalement attribuer le Prix Goncourt du premier roman, à l'unanimité dès le premier tour de scrutin. Il est également récompensé par le prix François Mauriac.

Son deuxième roman "Le sel" est publié en 2010. En 2013, il publie "Pornographia", qui obtient le prix Sade. En 2015, il est lauréat de la Villa Kujoyama.

En 2016 paraît son quatrième roman, "Règne animal", qui retrace du début à la fin du vingtième siècle l’histoire d’une exploitation familiale. Ce roman obtient le prix littéraire "Les lauriers verts".

Végétalien, Jean-Baptiste Del Amo s'engage en mars 2016 aux côtés de l'association L214. En septembre 2017 il publie "L214, une voix pour les animaux", dans lequel il retrace l'histoire de l'association à travers notamment le parcours de certains de ses militants.

1 commentaire:

  1. Il faut absolument que je termine mes lectures en cours et prévues pour me plonger dans ce récit : ça fait un moment que j'en entends parler de ce roman, il me tente beaucoup.

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