Poirette a (hélas) quitté les matinales radiophoniques du week-end, mais il n’a pas, fort heureusement, renoncé pour autant à son conseil polar hebdomadaire. Si un jour vous le croisez sur les réseaux sociaux suivez-le les yeux fermés ; il a toujours très bon goût !
Ce roman noir, paru juste avant l’été, dans l’indifférence générale est une des pépites dont Poirette a le secret.
Dans un village du sud de L’Italie, la fête annuelle, la Frisella, bât son plein. Chiara disparaît alors qu’elle était sensée s’amusée avec son ami de toujours. Commence alors une banale enquête de police, me direz-vous ! Oui et non ! Et pas que !
En réalité l’auteur va s’adonner à une autopsie minutieuse d’une communauté vivant quasiment en autarcie, à l’écart du flot de touristes, et de surcroit, minée par mes rancœurs anciennes et profondes.
Ce décorticage est fait sous le prisme d’une personnalité qui fût très proche d’une des deux familles qui se déchirent, et qui a lui aussi subi l’étroitesse d’esprit de cette communauté au point d’en avoir été évincé. Sandro n’a pourtant pas oublié la main tendue des Serrai lorsqu’il s’est retrouvé orphelin suite à l’accident de ses parents. Il a grandi au milieu de cette communauté qui le rejettera plus tard en découvrant son homosexualité.
On découvre ainsi les dessous malfaisants et nauséabond des uns et des autres. L’auteur dresse avec minutie le portrait des principaux figurant de cette ténébreuse et dramatique histoire dont les médias ne tarderont pas à s’emparer.
Ce n’est pas tant l’enquête qui prime dans ce très beau texte, bien qu’il ne manque ni de suspense ni de retournement. C’est davantage la manière de nous conduire, le temps pris pour nous imprégner de l’âme des lieux et des gens.
L’été sans retour de Giuseppe Santoliquido, aux éditions Gallimard (Mai 2021, 270 pages)
Giuseppe Santoliquido est un politologue et écrivain belge d'origine italienne.
Il est licencié en Sciences politiques et administration publique. Professeur aux Facultés de Sciences politiques d'Afrique centrale.
Spécialisé en politique italienne, il collabore, notamment, avec la Revue Nouvelle (Bruxelles), la Revue générale (Bruxelles), Traversées (Virton) et Confluences Méditerranée (Paris).
Il est chroniqueur sur le blog de l'écrivain belge Vincent Engel, Blog à part, sur lequel il anime chaque mercredi les Nouvelles d'Italie.
Partageant son temps entre la Belgique, l'Afrique et l’Italie, il est également consultant pour Area Democratica, important observatoire politique dans le Latium, pour l’Associazione culturale Talenti, qui organise des évènements culturels parmi les plus importants d’Italie et pour le « Prix de la Narration Ferri-Lawrence » de Frosinone en Italie. Il est également traducteur littéraire pour le Centro studi letterari d’Alvito, dans le Latium.
Noté, mais en effet il est passé un peu inaperçu, notamment de ma médiathèque.
RépondreSupprimer