555, comme le nombre officiellement recensé de sonate pour clavecin de Scarlatti, compositeur italien qui fît l’essentiel de sa carrière à la cour de Madrid.
Et pourquoi pas une 556ème composition ?
Giancarlo est un luthier reconnu de Paris, associé à un ébéniste tout aussi renommé. Alors qu’un violoncelle leur est confié pour restauration, les deux compères découvrent par hasard quelques feuillets de musique qu’ils apportent à deux amies concertistes, dont l’une violoncelliste et qui déchiffrera à froid cette partition semblant avoir été oubliée derrière le velours tendu à l’intérieur de l’étui.
Tel est le prélude d’un fascinant quintette dont il faudra attendre les dernières notes pour relier toutes les autres. A aucun moment, le lecteur-auditeur n’entreverra le moindre indice. Hélène Gersten est parvenue à maîtriser de bout en bout ce thriller à la fois musical et humain. Chaque personnage, et ce avec une rigoureuse alternance, se fait narrateur, offrant ainsi au lecteur, à chaque chapitre un point de vue différent, souvent en opposition avec le précédent ; chacun ayant un intérêt particulier à élucider l’affaire avant l’autre. Elle y décrit un monde particulièrement concurrentiel, et pas toujours très confraternel, parfois animé d’attentions moins artistiques qu’attendues.
Une sixième voix, se fait plus discrète ; mais elle est là, et bien là, mystérieuse et pourtant……
Mais, ce roman est un peu plus que cela également. Passionnée de Scarlatti, Hélène Gestern parvient à envouter le lecteur, qui comme moi ne résistera pas à aller plus loin dans la connaissance de l’œuvre de ce compositeur, qui en ce qui me concerne, n’appartenait pas à mes favoris, et dans ses interprètes légendaires comme Scott Ross dont j’ignorais tout.
J’ai énormément apprécié l’écriture d’Hélène Gestern, qui a su donner lui donner du rythme et de la musicalité tout au long de son récit. Cet opus ravira les mélomanes, les néophytes , et ceux qui comme moi ont déjà apprécié la plume d’Hélène Gestern, nancéienne découverte avec son premier roman Eux sur la photo .
555 d’Hélène Gestern aux éditions Arléa (Janvier 2022, 450 pages)
Hélène Gestern est née en 1971. Elle vit à Nancy, où elle enseigne la langue et la littérature françaises à l’université. Elle a rejoint en 2002 une équipe de recherche spécialisée dans les écrits autobiographiques, ce qui l’a amenée à travailler sur des journaux personnels et des manuscrits. Elle s’intéresse également à l’histoire de la photographie, comme en témoignent plusieurs de ses romans. Arléa a publié son premier roman Eux sur la Photo (2011, Arléa-Poche 2013) succès de librairie avec plus de 80 000 exemplaires vendus, lauréat de nombreux prix littéraires. Ses livres ont été traduits dans plusieurs langues dont l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien. Suivront : La part du feu ; Portrait d’après blessure ; L’odeur de la forêt ;Un vertige ; L’eau qui dort ;Armen .
je l'ai lu d'une traite avec un énorme plaisir, c'est fin, astucieux, prenant
RépondreSupprimerj'ai aimé le monde des ébénistes et des luthiers
je te conseille L'odeur de la foret un magnifique roman paru après Eux sur la photo qui m'avait fait connaitre l'auteur
ce monde me plairait sûrement! Noté!
RépondreSupprimer