lundi 14 février 2022

Sauvagines

 

Ce recueil est le second volet d’un triptyque ayant pour décor les forêts du Kamourasta, sur la rive ouest du Saint Laurent. Je ne le savais pas, mais j’avais tant apprécié le premier qu’une nouvelle parution de l’auteur était pour moi comme une évidence.

Raphaëlle est garde -forestière au milieu de rien ; elle veille à la préservation des lieux, au respect des règles, et au civisme des hommes.

Raphaëlle est une solitaire, une amoureuse de la nature, une engagée pour l’environnement.

Accompagnée de sa chienne, probable croisée entre un husky et un coyote, elle arpente chaque mètre carré de cette forêt qui ne va pas tarder à troubler sa quiétude et, et entamé son moral.

Subtilement, l’auteur renvoie le lecteur à son précédent opus avec Anouk, qui finira par croiser la route de Raphaëlle.

Ce récit est une course contre la montre pour à la fois sauver la vie animale et sa propre vie. Tout le monde ne voit pas d’un très bon œil son engagement total et intègre dans son métier.

A la fois roman noir, plaidoyer écologique et introspection intime, ce recueil offre une grosse bouffée d’oxygène, un bain de nature vivifiante une réflexion intéressante sur le sens de nos vies.

Comme précédemment, j’ai apprécié la plume poétique et imagée de Gabrielle Filteau-Chiba ; elle réussit autant à transmettre l’angoisse, la peur et l’extrême solitude que suscitent les lieux, que leur beauté, calme et immensité.

Sauvagines de Gabrielle Filteau-Chiba, aux éditions Stock (Janvier 2022, 370 pages)

Gabrielle Filteau-Chiba est traductrice et auteure.

Elle a quitté Montréal en 2013 alors qu’elle recherchait un rythme de vie plus lent et plus près de la nature.

Elle a acheté une terre près de la rivière Kamouraska à Saint-Bruno, avec un petit chalet qui devait être habitable quatre saisons. Elle y vivait sans électricité et sans eau courante.

Une vague de froid l’empêchait de chauffer suffisamment son refuge et elle s’apprêtait à abandonner les lieux. Mais sa voiture n’a jamais voulu démarrer.

Les 10 jours qu’a dû passer Gabrielle Filteau-Chiba encabanée dans son petit refuge du Bas-Saint-Laurent l’ont inspirée à écrire son premier livre, "Encabanée" (2018), qui s’approche de ce qu’elle a vécu, avec une part de fiction.

Elle a amélioré son sort depuis en construisant une maison faite de bois entourée de jardins et de serres, alimentée en électricité par un panneau solaire. Elle y vit avec son compagnon et sa petite fille.

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