vendredi 11 mars 2022

Yellow cab

 

Qu’il fait bon le temps d’un livre de s’évader un peu…Direction New-York ! C’est à bord d’un Yellow cab, que je m’installe durant 240 pages pour sillonner un monde à la fois connu et pourtant insolite !

Benoît Cohen vit et travaille à NY ; il est réalisateur de cinéma. Avec sa femme et ses enfants, il y mène une vie confortable. Pour les besoins d’un projet de film, il n’hésite pas une seconde à s’engager comme taxi driver. Pour cela il passe tous les examens et tests nécessaires, afin d’accéder au graal : conduire les célèbres voitures jaunes. Il aurait pu choisir la facilité de devenir chauffeur Uber, mais cela l’aurait coupé d’une grosse frange de la population.

D’abord, chacun croit que là-bas, l’administration est beaucoup plus cool, et moins tatillonne. Erreur ! La législation change souvent, et les aspirant driver sont soumis en permanence aux évolutions des modalités d’obtention de la précieuse licence. Et même si l’apprentissage est réputé moins ardu que pour les taxis parisiens, à NY les règles et usages sont stricts, la police est impitoyable ; on ne resquille pas, gare aux stationnements illégaux et manquement en tous genre.

Nanti de son précieux sésame, Benoît Cohen nous invite, sous la forme d’un journal à bord de son taxi qui change chaque jour. Règle numéro un, se mettre le régulateur dans la poche pour obtenir un véhicule correct, règle numéro 2, arriver tôt pour être servi en premier ; règle numéro 3, ramener le bolide en bon état et à l’heure pour éviter autant que possible les pénalités.

L’expérience de notre ″Jo le taxi″ durera 6 mois ; un semestre durant lequel il rencontrera NY dans toute sa diversité ; des gens qui ne craignent d’afficher ni leur religion, leur sexualité, leur richesse, leur extrême pauvreté, leur générosité ou pingrerie.

Conduire un taxi à NY, est finalement une leçon de vie que nous l’auteur nous relate en toute simplicité, et avec humilité.Il est de plus en plus difficile d’y gagner dignement sa vie ; le développement des courses Uber ont considérablement réduit le nombre de courses alors que les frais fixes ( location notamment du taxi) sont onéreux. On comprend d’autant mieux l’importance du pourboire, partie intégrante de la rémunération dans la profession (aux USA, en général du reste).

Yellow cab de Benoît Cohen, aux éditions Flammarion (2017,240 pages ; 2021,250 pages pour la version poche)


Benoît Cohen est un producteur, réalisateur et écrivain français.

Il est le fils de Marie-France et Bernard Cohen, les fondateurs de la société d'habillement de luxe pour enfants "Bonpoint", en 1975.

Après des études d’architecture, il part à l’Université de New York pour y suivre des cours de cinéma. Il revient avec un premier court-métrage et monte sa maison de production Shadows Films au sein de laquelle il mettra en scène et produira en 1996 son premier long métrage, "Caméléone", un film policier interprété par Chiara Mastroianni.

Il travaille en étroite collaboration avec sa femme, l’actrice et scénariste Éléonore Pourriat.

Il a réalisé 7 longs métrages, parmi lesquels "Nos enfants chéris" (2003), "Qui m’aime me suive" (2006) et "Tu seras un homme" (2013), primé dans une trentaine de festivals à travers le monde, dans lequel jouent sa femme (également scénariste du film) et leur fils, Aurélio Cohen.

Depuis 2014, il vit avec sa femme et ses deux enfants à Brooklyn, New York. Pour les besoins de l’écriture d’un scénario, il a passé son permis de chauffeur de taxi et conduit un yellow cab pendant six mois dans les rues de New York. Cette expérience unique a donné naissance au livre "Yellow Cab" (2017).

"Mohammad, ma mère et moi" (2018), son deuxième livre, raconte l’histoire de sa mère qui a accueilli un réfugié afghan chez elle pendant deux ans.

 

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