vendredi 8 avril 2022

La joueuse de go

 

Nous sommes dans les années 30, en Mandchourie, un bout de terre chinoise envahie par l’armée japonaise.

Deux personnages occupent ce roman en étant à tour de rôle narrateur. Cela déroute un tout petit peu au départ, mais très vite cette alternance nous devient familière. Tout comme il nous sera naturel de na pas connaitre le nom de l’héroïne, qui chaque jour s’amuse à affronter au jeu de go, les hommes sans jamais rien leur céder, ni à titre personnel, ni dans le jeu. Elle est jeune, vive et libérée ; elle croque la vie, ne veut pas d’un destin que la société et sa famille lui destine.

Elle finit par rencontrer au jeu, un officier japonais qui se garde bien de se dévoiler et fait tout pour se fondre dans la foule. Par opposition à la jeune fille tout en douceur et en poésie, on sent le côté guerrier et violent du japonais, à l’image de l’esprit de conquête de ce pays à cette époque.

L’histoire va les rattraper….

J’ai très longtemps laissé choir ce roman dont je craignais qu’il m’ennuie ; sans doute à cause du titre. En réalité j’ai été surprise, agréablement, par cette histoire à la fois douce et dure ; par le contraste entre la poésie et la machine de guerre qui se met en place en Mandchourie.

Shan Sa, d’origine chinoise, écrit en français ; et quel français ! J’en redemande !!

La joueuse de go de Shan Sa aux éditions Grasset (2001) et chez Folio (2003, 325 pages)

Shan Sa (Yan Ni de son vrai nom) est écrivaine, peintre, poète et calligraphe française d'origine chinoise. Elle est née à Pékin en 1972.

Elle grandit dans une famille de lettrés traditionnels et écrit et publie des poèmes dès l’âge de 7 ans. A 14 ans, elle devient le plus jeune membre de l’Association des écrivains de Pékin. Après les manifestations de la place Tian'anmen elle quitte Pékin pour poursuivre des études de philosophie et d’histoire de l’art à Paris. En 1994, elle rencontre le peintre Balthus et sa femme Setsuko qui l'initie à la culture japonaise (cithare, jeu de go, calligraphie et épée). Elle devient leur assistante jusqu'en 1996.

En 1997, elle écrit « Porte de la Paix céleste » (éditions du Rocher) et remporte le prix Goncourt du Premier Roman. En 1999, elle écrit « Les quatre vies du saule » et remporte le prix Cazes. En 2001, elle est de nouveau récompensée par le prix Goncourt des Lycéens pour son roman « La Joueuse de go » qui rencontre un grand succès auprès du public. En 2003 paraît "Impératrice".

Puis elle publie d’autres romans ainsi qu’une collection d’essais, un recueil de poèmes et des albums de peintures.

En 2009, Shan Sa est nommée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres et en 2011, Chevalier de l’Ordre National du Mérite.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire