Chaque profession a son modèle, son mentor ou tout simplement celui ou celle qui marque durablement son temps. La profession infirmière a eu Florence Nightingale (1820-1910) qui par sa réflexion, son action, ses travaux de recherche et d’enseignement fera entrer la profession dans l’ère moderne.
Nous sommes au XIXème siècle, en Angleterre. Florence Nightingale est une jeune fille de très bonne famille. Alors que son milieu la destine au mariage, elle refuse catégoriquement ce destin qui lui est promis. Elle veut soigner, envers et contre tout. A cette époque, soigner les malades et les indigents est du ressort des filles de mauvaise vie, ou aux religieuses. Florence se heurte aux convenances et à sa famille. Elle finira par parvenir à ses fins, et s’engage en Crimée au service des blessés alors que la région est impliquée dans un conflit ravageur, et en proie à de redoutables épidémies.
Florence, que l’on appelle la dame à la lampe entreprend une véritable révolution dans la manière de conduire les soins et surtout en améliorant drastiquement l’hygiène dans toutes ses dimensions (hygiène corporelle, lutte contre les épidémies, infections, assainissement des hôpitaux, amélioration de l’hygiène alimentaire.
A son retour au pays, elle poursuit son action en créant des écoles d’infirmières, posant ainsi les bases d’une profession auxquelles on se réfère encore.
Florence Nightingale est une véritable héroïne en Angleterre. Elle a d’ailleurs sa place parmi les grands Hommes dans la crypte de la cathédrale St Pau de Londres !
J’arrête volontairement la présentation de celle qui est l’objet de ce roman. Car il s’agit bien d’un roman, et non d’une biographie formalisée.
Gilbert Sinoué a choisi un angle un peu particulier pour relater une vie dédiée aux autres, et à une profession. Il donne corps à un personnage, Jonathan Brink qui assiste aux funérailles de la Dame à la lampe, et qui en conversant avec un vieil homme venu rendre un dernier hommage à celle qui l’avait veillé 3 mois durant.
Ainsi démarre une enquête menée par Jonathan Brink qui travaille sur une biographie de Florence Nightingale.
J’ai beaucoup aimé la forme, indirecte, de cette biographie parce qu’elle a permis à l’auteur de s’abandonner totalement au roman, et par conséquent de donner corps à tous les personnages. Cela permet à l’auteur d’explorer d’avantage les zones d’ombre de l’héroïne, qui dans les dernières années de sa vie est restée recluse dans sa chambre, et refusa les hommages posthumes.
Le propos est intelligemment écrit et construit, savant et accessible, sans pompe ni flagornerie. Gilbert Sinoué évoque la vie d’une femme admirable, peu connue du grand public mais qui pourtant lui doit tant !
La dame à la lampe de Gilbert Sinoué, aux éditions Calmann Levy (2008,274 pages) et Folio (2009 ,310 pages)
Gilbert Sinoué est né en Egypte en1947.
Son père était un Égyptien melkite, c’est-à-dire un Chrétien d’Orient de rite grec catholique.
Après des études chez les Jésuites, il vient à Paris pour suivre une formation de professeur de guitare classique à l'École normale de musique de Paris-Alfred Cortot. Puis Gilbert Sinoué écrit plusieurs romans historiques.
Deux romans ont aidé à sa renommée de merveilleux conteur : "La Pourpre et l’olivier" ou "Calixte Ier le pape oublié", écrit en 1987 et qui remporte le prix Jean d'Heurs pour meilleur roman historique, et "L'Égyptienne", premier tome d'une saga qui décrit une Égypte encore mal connue, celle des XVIIIe et XIXe siècles, qui remporte le prix littéraire du Quartier Latin. En 2004, "Les Silences de Dieu", reçoit le Grand prix de littérature policière.
Gilbert Sinoué est également scénariste et dialoguiste. L'un de ses romans, "Des Jours et des Nuits" a fait l'objet d'une adaptation télévisuelle, en deux parties, mis en scène par Thierry Chabert, avec Stéphane Freiss, Claire Nebout et Caterina Murino dans les rôles principaux.
Il aussi collaboré à l'écriture d'un feuilleton : "La Légende des trois clés", diffusée en décembre 2007.
Son livre "Le Livre de saphir", a reçu le Prix des libraires en 1996 et le livre "Les Silences de Dieu" a reçu le Grand prix de littérature policière en 2004.
On peut également souligner la trilogie Inch Allah : Le souffle du jasmin, Le cri des pierres et Les cinq quartiers de la lune .
ah un livre que j'ai beaucoup aimé et tu me donnes envie de le relire
RépondreSupprimerj'ai découvert ce personnage dans un texte publié à l'époque dans le Reader Digest auquel mes parents étaient abonnés, je crois que j'ai lorgné vers la profession à ce moment là, pas du tout pour le gout du sacrifice ou autres balivernes mais plutôt par le fait de prendre sa vie en main et d'en faire une réussite
Je n'ai jamais regretté mon choix et mon dernier poste fut directrice d'une école d'infirmière !!!!