C’est la très belle couverture qui, m’a orienté vers ce roman dont je ne connaissais pas l’auteur. Et pour cause, piètre habituée de la littérature asiatique, et japonaise, c’est tardivement que je me suis aperçue que l’auteur étais décédée, et que son ouvrage était considéré comme un classique. J’ai été très agréablement surprise tout au long de ma lecture. Sawako Ariyoshi a une plume élégante, délicate et poétique.
Ce sont les femmes qui dominent ce roman qui débute en pleine l’ère Meiji, fin du 19ème siècle. Nous sommes au cœur d’un Japon d’un autre âge. Toyono élève sa petite fille, Hana dans la plus pure tradition nippone de l’époque tout en veillant scrupuleusement à son éducation intellectuelle et culturelle. Pour qu’Hana fasse un beau mariage, elle se doit de maîtriser les codes traditionnels de la parfaite femme d’intérieur, et atteindre un niveau d’éducation digne de son milieu, très riche et peuplé d’hommes d’ambition. Hana n’aura pas le choix de son époux, recruté minutieusement par sa grand-mère en vertu de critères objectifs précis et un respect rigoureux des superstitions ancestrales.
Trois générations de femmes sont à l’honneur dans chacune des trois parties de ce roman ; Suivront le destin de Fumio, puis d’Hanako, fille et petite-fille d’Hanna. L’ombre de Toyono planera tout au long de du récit, qui prendra fin au sortir de la seconde guerre mondiale, peu après la capitulation.
Le Japon n’est pas le paradis des femmes, même de nos jours ; alors à fortiori au cours de l’histoire. L’auteur montre qu’à chaque génération, les femmes ont du batailler contre les conservatismes, contre la prédestination des femmes à servir les ambitions de leurs époux, contre la discrimination au sein des fratries.
Les luttes sont difficiles ; au sein d’une même génération, il faut finasser, faire preuve de compromis pour parvenir à s’émanciper par ailleurs. Les femmes doivent faire preuve de subtilité et de malice pour parvenir à de petites victoires.
On apprend beaucoup de choses durant cette lecture ; la condition féminine, le fonctionnement ancestral et extrêmement codifié d’un pays longtemps resté fermé à toute influence extérieure, l’histoire du Japon dans la première moitié du 20ème siècle.
J’ai beaucoup aimé ce roman que j’ai trouvé joliment écrit, bien construit et subtilement poétique .
Les dames de Kimoto de Sawako Ariyoshi, traduit du japonais par Yoko Sim, aux éditions Mercure de France (2016, 288 pages) ; traduit pour la première fois pour les éditions Stock (1984), et chez Folio (2018, 314 pages)
Sawako Ariyoshi (1931-1984) est une écrivaine japonaise.
Elle est à peine âgée de 6 ans quand ses parents quittent le Japon pour s'installer à Jakarta, en Indonésie. La famille y vit jusqu'à ce qu'elle déménage à Tokyo en 1941.
Entre 1949 et 1952, Sawako Ariyoshi étudie la littérature et le théâtre à la Tokyo Woman's Christian University, où elle obtient ses diplômes. En 1959, elle se rend à New York pour étudier au Sarah Lawrence College.
Elle a très tôt connu un immense succès avec des romans, des nouvelles et des pièces de théâtre qui traitent souvent de la condition féminine. "Les Dames de Kimoto" (1959), son roman le plus connu en France, est une fresque sociale du Japon de la fin du xixe siècle jusqu'aux années 1950 racontée à travers le destin de plusieurs générations de femmes. "Le Miroir des courtisanes" (1965) se penche avec sensibilité sur l'univers secret des geishas.
On l'a beaucoup comparée, au Japon, à Simone de Beauvoir qu'elle admirait sans réserve.
Au Japon, plusieurs de ses œuvres ont été adaptées au cinéma et à la télévision.
Oui il est dans ma PAL...je voulais le lire....et lala tu me motives encore plus
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