jeudi 9 juin 2022

Itinéraire d'un pêcheur à la mouche

Le véritable pêcheur attend le premier jour de la saison de pêche avec tout le sentiment
d’émerveillement et de terreur sacrée d’un enfant attendant Noël. ″

″Le dernier jour, tous les pêcheurs ressemblent à des porteurs de cercueil.  Pis encore : ils deviennent les porteurs de leur propre cercueil. Aller pêcher le dernier jour de la saison est un devoir qu’il leur faut accomplir, comme il nous est un devoir d’enterrer nos morts

Inutile d’être pêcheur pour apprécier ce recueil de récit. Si la truite ne vous fait plus frétiller que cela, si vous n’y connaissez pas grand-chose en mouche, rien de grave. Ces vingt-et un texte ont l’avantage de vous en apprendre sans vous gaver, mais ils vous offrent avant tout de nombreux moments rafraichissants. Ils s’inscrivent naturellement dans le déroulé temporel d’une saison de pêche. Nous démarrons donc avec l’excitation du pêcheur le jour de l’ouverture, jusqu’à la tristesse du dernier jour, tristesse teintée de l’espoir du prochain premier jour magique…

Entre temps, le pêcheur se laisse aller à la philosophie, fait l’éloge de l’amitié, reconnait le bienfait de la pêche solitaire, confesse ne pas dévoiler ses coins secrets, nous dévoile les merveilles de la nature et nous invite à la respecter à chaque instant.

La pêche est l’art de la lenteur et de la patience, de l’ennui pour certain. A aucun moment je n’ai ressenti cela à la lecture de ce recueil. J’en ai perçu une grande bouffée d’oxygène, un dépaysement bienvenu.

John D. Voelker, qui fut un homme de justice, a pu profiter pleinement de sa passion, et le mettre en mots. Ce recueil est considéré comme un classique américain sur la nature, et si la pêche n’est pas le sujet sur lequel je me porte spontanément, l’ouvrage m’a suffisamment séduite pour y revenir ultérieurement.

Itinéraire d’un pêcheur à la mouche de John D. Voelker (Robert Traver), traduit de l’américain par Jacques Mailhos, aux éditions Gallmeister (2006 et 2018, 220 pages en grand format ; 2022,240 pages pour le format totem).


Célèbre magistrat et auteur de romans policiers à succès sous le pseudonyme de Robert Traver, John D. Voelker (1903-1991) a passé l’essentiel de son existence dans la petite ville d’Ishpeming, dans le Michigan, où il occupait le poste de procureur.

Un juge plutôt spécial, à qui l'on doit une fondation pour l'alphabétisation des Indiens et, surtout, un polar culte, Autopsie d'un meurtre, adapté au cinéma par Otto Preminger.

Fort de ses confortables royalties, monsieur le procureur a pu se consacrer à la grande passion de sa vie : la pêche à la mouche.

 

 

Ouvrage qui représente L'état du Michigan ( lieu de naissance de l'auteur ),le thème du mois de juin " chasse et pêche " du challenge 1 année avec les éditions Gallmeister . 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire