vendredi 3 juin 2022

Résistantes 1940-1944

 

Elles ont été des invisibles durant la seconde guerre mondiale ; peu d’entre elles ont été décorées, reconnues, remerciées. Elles ont été dans l’ombre des hommes qui ont dit non au nazisme, aux mesures anti-juives en France. Et pourtant, les femmes de France ont résisté à égale contribution que les hommes de ce pays. Beaucoup ne sont pas revenue des camps, peu ont témoigné, peu ont fait connaître leur engagement et leurs actions. Si nous connaissons Geneviève De Gaulle, Germaine Tillon, Marie-Claude Vaillant -Couturier, si quelques-unes ont eu l’honneur du Panthéon, combien sont restées des anonymes ?

Elles ont exploré toutes les facettes de la résistance ; de l’édition et distribution de tracts, jusqu’à l’engagement de quelques-unes au combat dans le maquis. Résister dans le quotidien, protéger cacher et soigner les enfants juifs, tenir dans les prisons ou dans les camps, distraire les combattant tout en passant incognito des messages, faire du renseignement…

Elles venaient de tous les horizons sociaux et politiques. Françaises de naissance, ou fille de réfugiés et persécutés européens.

Toutes avaient en commun l’honneur chevillé au cops, le refus viscéral d’accepter les mesures de répression et la violence nazie.

Dominique Missika rend un hommage appuyé à toutes celles qui entre 1940 et 1944, au péril de leur vie, se sont mise au service d’une cause qui les dépassait, sans aucun espoir de retour ; juste parce qu’elle ne pouvait supporter en silence l’insupportable.

Si l’ouvrage laisse une large part au texte, il n’en est pas moins dépourvu d’une abondante documentation aux supports multiples, et parfois d’archives inédites.

J’ai beaucoup apprécié cet essai que j’ai trouvé enrichissant, agréable à lire, et vivant. Il représente à hommage émouvant aux combattantes de l’ombres qu’ont été les résistantes, et une juste mise en lumière des anonymes restées injustement dans l’oubli.

Résistantes de Dominique Missika, aux éditions Gallimard/Ministère des armées (Septembre 2021, 272 pages)

Dominique Missika, née Dabbah, est une éditrice, journaliste et historienne française

Elle est titulaire d'une licence en géographie (1976) et d'une maîtrise en histoire (1977) obtenues à l'université de la Sorbonne et diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris (Section politique, économique et sociale, promotion 1978).

Dominique Missika commence sa carrière dans l'édition en tant qu'attachée de presse des Editions du Seuil (1978-1986). Puis à partir de 1986, elle est successivement directrice littéraire des éditions Balland (1986-1988), des éditions Payot (1988-1994), des éditions Nathan Jeunesse (1994-1995).

En 1995, elle devient directrice de collection chez Nil Editions, puis chez Robert Laffont de 2000 à 2011.

Depuis 2011, Dominique Missika est directrice éditoriale des Éditions Tallandier.

Dominique Missika est rédactrice en chef de la chaîne "Histoire" de 1997 à 2004.

Elle a publié un livre consacré aux enfants juifs pendant l'Occupation, "Le Chagrin des Innocents" (Grasset 1998), puis "La guerre sépare ceux qui s'aiment" (Grasset, 2001).

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