Il serait assez réducteur, et trompeur de se fier à la tonalité, et surtout au contenu du premier chapitre. Daniel, un ado vivant avec son père est retrouvé mort, assassiné ; qui plus est par son meilleur ami, qui s’est donné la mort juste après son geste, laissant sa mère Lorrie, désemparée.
Une triste histoire de deuil, et de vaine recherche sur les causes du drame aurait pu inspirer l’auteur…. Et bien pas du tout !
Il se trouve que dans les jours qui suivent, le vieux chien d’Isaac trouve sous un arbuste une gamine désœuvrée, en rupture familiale et un peu craintive.
Evangeline est recueillie par Isaac, sous le choc de la mort de son fils. Il va vite découvrir qu’Evangeline est enceinte.
Isaac trouve dans l’irruption d’Evangeline, une raison à ne pas s’enfoncer dans le marasme. En outre, Lorrie et lui tentent de mettre côté leur rancœur afin de comprendre les raisons du drame. D’autant que la religion Quaker à laquelle appartient Isaac ne semble plus en mesure de lui apporter les réponses et surtout le réconfort dont il a tant besoin.
Evangeline, est un trait d’union entre eux deux, puisque dans son errance elle a côtoyé les deux garçons.
Joanne Tompkins a construit son roman à trois voix. Isaac, tout d’abord qui se dévoile au fil du livre, tant dans sa vie professionnelle et l’aide qu’il tente d’apporter à son collègue, sa rupture avec la mère de son fils, et ce lent apprivoisement d’Evangeline. Le second narrateur, à la troisième personne est davantage centré sur Evangeline, son passé, ses tourments, et ce bébé qu’elle investit comme jamais. Enfin, une voix d’outre-tombe, celle de Jonah à son dernier jour, donnant une tonalité plus sombre à cette histoire.
Ce qui vient après, est une un roman lumineux, où la vie est plus forte que tout, la résilience l’emporte sur la colère et le ressentiment, où les protagonistes acceptent de ne pas tout savoir, si ce n’est l’essentiel.
Dans ce texte qui se laisse gentiment apprivoiser et qui ensuite vous tient jusqu’à son terme, Joanne Tompkins donne beaucoup de consistance à ses personnages qu’elle montre dans leur humanité profonde faite de failles, d’amour, de respect et de courage.
Ce qui vient après de Joanne Tompkins, traduit de l’américain par Sophie Aslanides, aux éditions Gallmeister (Mars 2022, 570 pages)
JoAnne Tompkins s’est tournée vers l’écriture après avoir travaillé dans la justice comme médiatrice, où elle a pu observer les capacités de résilience humaines.
Elle est diplômée en creative writing du Goddard College et a publié des textes dans divers journaux.
"Ce qui vient après" est son premier roman.
Elle vit à Port Townsend, État de Washington.
Ouvrage qui représente L'état de Washington ( lieu de vie de l'auteur ), en dehors du thème du mois d’août " Hors USA " du challenge 1 année avec les éditions Gallmeister .
Je reste fidèle au challenge du pavé de l'été organisé par Brize .
Pour le moment, je n’ai lu qu’un avis plutôt négatif concernant ce roman (par une autre participante du challenge). J’y ferai sûrement une incursion quand je le trouverai en bibliothèque.
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