jeudi 18 août 2022

Un été avec Homère

Pour celles et ceux qui comme moi craignent la littérature antique, ont du mal avec la poésie, il fallait toute la verve, la poésie accessible d’un Sylvain Tesson, pour m’inciter à m’y plonger, et à m’en délecter.

Je connaissais, dans les grandes lignes, le propos de l’Iliade et l’Odyssée, sans avoir eu d’abord l’occasion de le lire, et pour être totalement honnête, sans avoir vraiment eu le désir de m’y mettre. Et pourtant, quand on y réfléchit bien, c’est d’une part un ouvrage symbolique, une sorte d’héritage culturel qui nous colle à la peau ; les grands mythes fondateurs, les épopées, le voyage, les colères divines….

Quand Sylvain Tesson embarque sur un bateau, et qu’à l’aide de l’Helléniste Victor Berard, il tente de reconstituer, à sa manière le voyage d’Ulysse, et de reformuler avec tout son talent d’écrivain, et même d’orateur, car je l’entendais dans ma lecture tellement je le sentais passionné par son sujet, la richesse de l’œuvre Homère.

En outre il décortique, pour la béotienne que je suis l’homme homérique. Il relie sans ostentation, les deux poèmes avec les problématiques modernes.

J’ai choisi l’ouvrage illustré d’aquarelles et de clichés pris du temps de Bérard, et enrichi de nombreux extraits du journal de Tesson, qui sont de savoureuses réflexions, des instantanés, des fulgurances aussi drôles que profondes.

Ce voyage dans le temps nous offre de côtoyer les Dieux, de démystifier Achille, Luise, Hector, Hélène et les autres.

Un ouvrage à ranger du côté des Beaux Livres, et à butiner pour le plaisir sans modération !

Un été avec Homère, de Sylvain Tesson, aux éditions des Equateurs (Avril 2018, 252 pages), version illustrée et enrichie (juin 2020,240 pages)

Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur français.

Géographe de formation, il est titulaire d'un DEA de géopolitique à l'Institut Français de Géopolitique. Il effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivie en 1993 d'un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin. C'est là le début de sa vie d'aventurier. Il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec l'exploratrice Priscilla Telmon, dont il fut le compagnon pendant de nombreuses années, sur plus de 3000 km du Kazakhstan à l’Ouzbékistan. En 2003-2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Slavomir Rawicz : "The Long Walk" (1955). Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied.

En 2010, il réalise un projet souvent évoqué auparavant, en allant vivre six mois (de février à juillet) en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Il relate cette expérience solitaire dans son journal publié l'année suivante sous la forme d'un essai autobiographique intitulé : "Dans les forêts de Sibérie", qui est adapté au cinéma par Safy Nebbou en 2016.

Il écrit également des nouvelles, dans un registre poétique où souvent l'absurde des situations humaines est montré avec humour.

Il signe de nombreuses préfaces et des commentaires de films, et collabore à diverses revues.

Passionné d'escalade, il chute accidentellement d'une maison à Chamonix en août 2014, juste après avoir transmis à son éditeur le manuscrit de "Bérézina" et est placé en coma artificiel. Il a depuis retrouvé la santé. "Bérézina", qui sort en janvier 2015 (Prix des Hussards), conte le récit de son voyage en side-car sur les traces de la Grande Armée lors de la retraite de Russie. En 2016, il publie un récit autobiographique, "Sur les chemins noirs".

Contestataire dans l’âme, Sylvain Tesson porte un regard assez critique sur la société dans ses œuvres. Il est membre d'honneur de l'Institut de recherche sur les expériences extraordinaires (INREES) et président de La Guilde, une organisation non gouvernementale reconnue d'utilité publique, de 2007 à 2018.

Déjà récompensé en début de carrière par le prix spécial jeunes de l’IGN pour "On a roulé sur la Terre", il obtient en 2009 le prix Goncourt de la nouvelle pour "Une vie à coucher dehors". En 2011, c’est son essai "Dans les forêts de Sibérie" qui est récompensé du prix Médicis essai. En 2015, il reçoit enfin le prix de la Page 112 et le prix des Hussards pour "Berezina". Il obtient le prix Renaudot 2019 pour ″La panthère des neiges″

 

1 commentaire:

  1. les étés de lecture font partie de mes lectures préférées, j'ai tous les podcasts et les livres ce fut une belle trouvaille de France inter et celui là est un tout bon je ne savais pas qu'il y avait une édition illustrée c'est un jolie cadeau à faire à quelqu'un qui n'a jamais lu Homère

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