Rohinton Mistry, dans ce roman fleuve nous embarque dans l’Inde contemporaine, sur une période s’étalant de 1975 à 1983. Elle comprend donc deux années agitées durant lesquelles la Première ministre Indira Gandhi instaura l’état d’urgence, alors que la légitimité de cette dernière est largement contestée. Le pays est extrêmement pauvre, et ce malgré les promesses pour éradiquer ce fléau.
L’histoire se concentre sur un seul quartier de la région de Bombay avec très peu de personnages qui vont se croiser tout au long de ces 900 pages sans qu’à jamais nous lasser.
Dina est une jeune veuve maltraitée par sa famille. Pour gagner en indépendance, elle se lance dans la confection de vêtements pour le compte de commerçants. Pour cela, elle se fait aider par deux tailleurs, Ishvar Darji et son neveu Omprakash, des intouchables qui ont choisi de sortir de la profession que leur caste leur assignait.
Et pour agrémenter un quotidien loin d’être facile, Dina ouvre sa porte à un jeune étudiant, Maneck,venu des montagnes et d’une famille nettement plus aisée.
L’équilibre du monde est une histoire profondément humaine, sur l’Inde contemporaine qui n’a pas encore réussi à se dépouiller de son organisation sociétale archaïque. C’est à la fois une épopée humaine et politique, dans lequel le versant politique est intelligemment dosé et surtout enrobé d’humour et de situations cocasses. Il n’empêche que le lecteur n’est pas épargné des réalités indiennes, mais il est tout aussi envouté par ce pays si singulier.
C’est avec délice que l’on rentre dans ce roman que, pour ma part, je n’ai pas pu lâcher. Il est d’une fluidité déconcertante, sans temps mort ni longueur, aussi dépaysant que déconcertant, attachant et révoltant à la fois.
L’équilibre du monde de Rohinton Mistry , traduit de l’anglais (Inde) par Françoise Adelstain, aux éditions Albin Michel (1998, 695 pages) et au livre de poche (2002 et 2016,890 pages).
Installé au Canada, Rohinton Mistry participe du rayonnement actuel de la littérature indienne de langue anglaise.
Né en Inde, Mistry immigre au Canada en 1975. Tout en poursuivant ses études à l'Université de Toronto, il compose des nouvelles et remporte ses premiers prix littéraires (Hart House et le Contributor's Prize 1985 du Canadian Fiction Magazine).
Deux ans plus tard, Penguin Books Canada publie son recueil de nouvelles Tales from Firozsha Baag.
À la parution de son premier roman, Un si long voyage, en 1991, il remporte le Governor General's Award, le Commonwealth Writers Prize du meilleur livre, et le prix W.H. Smith du premier meilleur roman canadien. Le roman était aussi parmi les sélectionnés du Booker Prize et du Trillium Award. Traduit en de nombreuses langues, il fait l'objet d'une adaptation cinématographique (Such a Long Journey - 1998).
Le roman suivant de Rohinton Mistry, L'équilibre du monde remporte en 1995 le Giller Prize. Son livre, Une simple affaire de famille a reçu le Kiriyama Prize pour 2002 et est sélectionné pour le Booker Prize de la même année.
Lecture autour du mot Monde chez Azylis .
Je reste fidèle au challenge du pavé de l'été organisé par Brize .
Le dernier avis lu sur ce roman ( dans le cadre du Challenge, l’année dernière je crois) m’avait dissuadée de m’y frotter car il insistait sur l’aspect très sombre de l’histoire…
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé... lu un été aussi, il y a 4 ans !
RépondreSupprimerJe l'ai aussi lu à l'occasion d'une édition du pavé de l'été, et en avais aussi fait un coup de cœur. Un roman foisonnant, touchant, et très instructif..
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