J’aurais aimé dire du bien de ce récit parce qu’il nous parle de la difficile condition des afghanes à qui l’on interdit l’instruction et qui ont une telle soif d’apprendre qu’elles prennent tous les risques pour enseigner en cachette et apprendre en clandestinité.
J’aurais aimé dire du bien de ce récit parce qu’il nous parle d’un pays meurtri otage d’une poignée de sinistres religieux d’un autre âge résolus à réduire la moitié de sa population au néant.
J’aurais voulu dire du bien de récit et pourtant je n’en dirai pas car il ne m’a pas parlé ; il n’a rien réveillé au fond de moi comme avait pu le faire les hirondelles de Kaboul, lu il y a longtemps et encore si vivace en moi. Ce récit n’a fait qu’enfoncer des portes ouvertes ; autrement dit, il ne m’a rien appris. J’aurais tant voulu retrouver un peu de magie de ce pays comme l’a fait Kessel en son temps avec sa belle prose mise au service de ce qu’il voyait et ressentait. A mes yeux, ce récit a un autre défaut : il est mal écrit, ou mal traduit, sa construction est maladroite, approximative et un peu hâtive. Je comprends bien qu’il davantage servi d’exutoire, qu’il est le cri d’une femme parmi tant d’autres qui ne peuvent prendre la plume. Il n’empêche, ce récit ne m’a pas touché.
Danser
dans la mosquée de Homeira Qaderi, traduit de l’anglais par Cécile Dutheil de
la Rochère, aux éditions Julliard.(Septembre 2022,240 pages)
Homeira Qaderi est née en 1980 à Kaboul, d'une mère artiste et d'un père enseignant au lycée. Qaderi a d'abord été mise à l'abri des Soviétiques, puis de la guerre civile qui a suivi leur retrait. Lorsque les talibans ont conquis Herat, il lui était interdit de fréquenter l'école, elle restait donc recluse chez elle.
Dès ses débuts, elle est devenue une ardente défenseure des droits des femmes afghanes et de l'état de droit, recevant la médaille Malalai pour bravoure exceptionnelle du président afghan, Ashraf Ghani.
En 2011, elle a commencé à enseigner en tant que professeur à l'Université de Kaboul .
Homeira Qaderi est romancière, professeure de littérature et militante des droits des femmes afghanes. Elle a publié six livres en Afghanistan et en Iran, dont certains ont reçu des prix prestigieux. Depuis la chute de Kaboul en septembre 2021, elle vit en exil pour la seconde fois.
Le titre est attirant... dommage (et merci de l'avoir lu pour nous!)
RépondreSupprimer