En 2017, alors que Simone Veil décède, Annick Cojean est chargée par son journal d’écrire un papier ; 10 000 signes pour le lendemain 7h ; pas une banale nécrologie, qui est d’ailleurs prête, mais quelque chose de plus personnel, qui vient des tripes.
Cette BD n’a rien de linéaire, rien de chronologique. Elle suit un code couleur permettant au lecteur de se situer dans les souvenir d’Annick Cojean, et celui de Simone Veil qu’elle rencontrera plusieurs fois en tant que journaliste, notamment lors d’une remise de prix, d’un voyage qu’elle effectuât en privé avec Simone Veil à Auschwitz, et d’une interview.
Simone Veil a toujours été une boussole pour Annick Cojean, que ce soit pour son combat en faveur des femmes, son témoignage continu sur la déportation et la mémoire de la Shoah, et plus personnellement pour tout ce qui rappelle à Annick sa relation avec sa mère comme parallèle avec la relation charnelle que Simone et sa mère ont entretenu jusqu’au dans les camps.
J’ai aimé la douceur du dessin d’Etienne Oburie, le choix des couleurs allant du pastel au gris-vert obscure pour ce qui l’était dans la vie de Simone.
Le texte se veut sans ostentation, tout en sensibilité ; il montre le respect infini qu’Annick Cojean avait pour cette femme qui aura marqué la vie des français et des français ; une des rares pour qui la politique avait encore un noble sens : celui de servir sans se servir !
Le recueil se termine avec le texte intégral de l’auteur qui fut publié dans le Monde pour le décès de Simone Veil, un texte très beau et à la hauteur de Simone Veil.
Simone
Veil ou la force d’une femme, d’Annick Cojean Xavier Bétaucourt (texte), et
Etienne Oburie (Dessin)aux éditions Steinkis (Mars 2020,120 pages)
Annick Cojean est une journaliste et auteure.
Elle obtient une licence en droit à l'Université de Rennes tout en suivant les cours du Conservatoire d'art dramatique, puis le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris. Après un tour du monde en 1980, elle est engagée au journal "Le Monde" en octobre 1981, participe à la création du département Médias-communication dont elle est chef-adjointe de 1986 à 1991, avant d'être nommée grand reporter.
Le prix Albert-Londres a récompensé en 1996 sa série de cinq reportages, "Les Mémoires de la Shoah", réalisés aux États-Unis et en Europe et publiés dans "Le Monde", à l'occasion du cinquantenaire de la libération des camps d'extermination.
Parallèlement à ses activités au Monde, elle représente le journal dans les émissions Écran Total sur France Inter, puis Zappinge (1990-1991) et crée en 1991, sur Europe 2, un feuilleton radiophonique consacré aux dix ans de la légalisation des radios locales privées. Chroniqueuse à la chaîne Voyage de 2005 à 2007, elle représente encore "Le Monde" dans l'émission Internationales sur TV5 Monde (2008-2009). Entre 2007 et 2013, elle dirige et présente sur France 5 la collection de documentaires Empreintes.
Annick Cojean est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment "Martine Frank" qu’elle co-écrit avec la photographe belge en question en 2007, "L'Échappée Australienne", paru aux éditions Le Seuil en 2001. Le livre est une biographie de son périple au pays des kangourous. Elle n’en est pas à sa première biographie puisqu’en 1999 elle a écrit "Cap sur le Grand Nord" publié de même aux éditions Le Seuil .
En 1997, Annick Cojean publie aux éditions Grasset et Fasquelle "Retour sur Images". Elle est, par ailleurs, avec Frank Eskenazi l'auteur de "La FM La Folle Histoire des Radios Libres" (1986).
Mais plus que ses ouvrages, c’est surtout ses articles sur Lady Diana Spencer ex-princesse de Galles, et sur la comédienne française Isabelle Adjani qui ont rendu Annick Cojean familière au grand public.
En 2012, elle publie "Les proies: Dans le harem de Kadhafi" livre montrant, outre le tyran qu'il était, un pervers sexuel immonde. En 2018, elle publie "Je ne serais pas arrivée là si... 27 femmes racontent", un ouvrage reprenant de longs entretiens avec Patti Smith, Christiane Taubira, Virginie Despentes, Juliette Gréco ou Brigitte Bardot.
Grand reporter au Monde, lauréate du Prix Albert Londres, Annick Cojean est l’auteure des Proies (Grasset, 2012), de Je ne serais
très tentant ! Je pense que le film l'a fait un peu plus connaître, et c'est tant mieux!
RépondreSupprimer