C’est l’épopée de ce peuple autochtone dur à la tâche que Michel Moutot retrace dans ce roman entre la fin du 19ème siècle, quand les premiers bâtisseurs de ponts disparaissaient par centaine sous le poids des poutres d’acier s’écroulant comme un château de cartes, jusqu’à touche finale à la superbe One world qui remplacera en durant les années 2010 les twins tombées 10 ans lus tôt. Bâtisseurs, les Mohawks ont aussi été les artisans sur les décombres de ces dernières, chalumeau à la main, seuls capables du déblaiement.
Sans aucune linéarité, le propos de Michel Moutot alterne les époques avec pour seule constante, six générations d’ironworker, que l’on retrouve tantôt à riveter minutieusement ponts et viaducs, tours toujours plus hautes, ou découper ce que leurs pères, parfois morts en service, avaient fièrement élevées 30 ans plus tôt.
Roman à plusieurs voix, Ciel d’acier relate un siècle de labeur, de lutte pour la sécurité de ces hommes, de courage, et de fierté d’un peuple pas tout à fait comme les autres qui a su ou pu gagner une place particulière dans l’univers des Blancs.
Particulièrement documenté, cet opus est passionnant d’un bout à l’autre, idéalement construit, vivant, entrainant.
Ciel d’acier de Michel Moutot, aux éditions Arléa (Janvier 2015, 528 pages), et points (Avril 2016,450 pages)
Michel Moutot, né à Narbonne en 1961, est journaliste à l’Agence France Presse (AFP). Correspondant à New York en 2001, il reçoit le prix Louis Hachette pour sa couverture des attentats du 11 septembre. En 1999 il remporte le prix Albert Londres, le plus prestigieux de la presse française, pour son travail sur la guerre du Kosovo. Correspondant à Lyon, Beyrouth, Nairobi et New York, il a couvert une quinzaine de conflits, dont les guerres du Golfe et d’ex-Yougoslavie. Il est reporter au siège de l’AFP à Paris, spécialiste des questions de terrorisme international, rentre d’Ukraine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire