samedi 21 janvier 2023

Le magicien

Alors un roman biographique, ou une biographie romancée, chacun aura son idée, où il est justement question de cet illustre personnage, et qui plus est chaudement recommandé par ma libraire, banco !

Il ne faut pas chercher d’effet littéraires particuliers, ou artificiel. L’auteur a tout simplement choisi un schéma linéaire et chronologique pour illustrer son propos dans tous les aspects de la vie de Thomas Mann : son enfance, le couple original que formait ses parents de par leurs origines culturelles différentes, la rupture qu’a occasionnée la mort précoce de son père, sa formation, ses influences, sa double vie, son œuvre, mais surtout son errance durant la seconde guerre mondiale alors qu’il fuyait le nazisme.

Thomas Mann est une personnalité torturée qui mettra beaucoup de lui dans ses œuvres. Sa plus grande crainte c’est que ces dernières soient décryptées et interdites, voir détruites par les nazis.

Sa nombreuse descendance héritera, elle aussi de ses zones d’ombre, mais aussi de ses talents littéraires.

Parallèlement à la vie de cet homme complexe, Colm Tόibín dresse un tableau complet des grandes mutations de l’Europe depuis la Grande guerre jusqu’à la reddition de l’Allemagne au sortir de la seconde guerre, des bouleversements culturels qui s’y sont associés. On parle beaucoup d’art dans cet opus, et en particulier de musique, et bien évidement de la genèse et l’aboutissement des grandes œuvres littéraires de Thomas Mann, lauréat en 1929 de l’Académie des Nobel.

L’ouvrage est copieux, mais très digeste, richement documenté, agréable à lire, et surtout passionnant d’un bout à l’autre. C’est désormais avec un peu moins d’appréhension que j’envisage d’aborder, enfin, l’œuvre de Thomas Mann.

Le magicien de Colm Tόibín, traduit de l’anglais (Irlande) par Anna Gibson, aux éditions Grasset (Août 2022,600 pages)


Colm Tόibín est un romancier, nouvelliste, scénariste, essayiste et journaliste irlandais né en 1955.

Diplômé en 1975 de l’University College de Dublin en histoire et anglais, il part en Espagne. Après la mort de Franco, il vit quelques années à Barcelone, une ville sur laquelle il a ensuite écrit "Hommage à Barcelone" (1990). Revenu en Irlande, il travailla comme journaliste et voyagea en Amérique du Sud, particulièrement en Argentine.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages de fiction et d'essais, tout comme il contribue à des journaux et des revues.

Son premier roman, "Désormais notre exil" (The South, 1990), dont l'action se déroule en Espagne et dans l'Irlande rurale des années 1950, raconte l'histoire d'une Irlandaise qui quitte son mari et débute une relation avec un peintre espagnol. Il obtint le prix de l'Irish Times Irish Literature pour une première œuvre.

Son second roman, "La Bruyère incendiée" (The Heather Blazing 1992) a pour personnage principal Eamon Redmond, juge de la Cour suprême irlandaise, hanté par son propre passé et l'histoire récente de l'Irlande.

Son troisième roman, "Histoire de la nuit" (The Story of the Night 1996) se déroule en Argentine durant la guerre des Malouines. Son quatrième roman, "Le Bateau-phare de Blackwater" (The Blackwater Lightship 1999) raconte les difficiles rapports entre une grand-mère, sa fille et sa petite-fille.

"Le Maître" (The Master, 2004) reconstitue la vie d'Henry James entre janvier 1895 et octobre 1899. "L'Épaisseur des âmes" (Mothers and Sons, 2006), est un recueil de nouvelles autour de la relation mère-fils.

En 2017, Colm Tóibín signe le scénario de "Retour à Montauk" (Rückkehr nach Montauk), un film réalisé par Volker Schlöndorff sélectionné en compétition officielle de la Berlinale 2017.

Il est professeur au Département de littérature comparée à l'Université Columbia.

 

 

 

2 commentaires:

  1. j'aime énormément les romans de T Mann mais pas du tout l'homme, il m'apparait mesquin et terriblement exigeant pour ses enfants au point des les conduire tout droit vers le suicide donc j'ai commencé cette bio avec prévention et je l'ai abandonnée mais je sais que j'y reviendrai la lecture du journal de T Mann ne m'incite pas non plus à lui trouver de grandes qualité on y sent une personnalité égocentrique, acariatre, autoritaire bref pas le père révé

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  2. ouh j'ai mis un commentaire mais il est parti dans la blogosphère
    je disais que si j'aime les livres de Mann je n'aime pas du tout l'homme, j'ai lu son journal où il apparait comme acariatre, égocentrique, autoritaire et frustré ce qui s'explique par le fait que l'homosexualité à l'époque était très cachée j'ai commencé cette bio mais je l'ai laissé je la reprendrai certainement un jour

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