Celui Iasi, en Roumanie, perpétré en 1941 illustre le propos de ce roman à la fois glaçant, ironique et éclairant, sur une page oubliée de l’histoire roumaine.
L’auteur choisi une double narration, et double temporalité.
A l’époque contemporaine, aux USA, nous suivons les Bernstein dot le métier est la vente en seconde main de vêtements vintage. Ils font fortune sur l’idée que, ce qu’ils revendent a une histoire, un passé, de ce fait une certaine valeur. C’est Suzy,la narratrice, une immigrée roumaine mariée à Ben Bernstein qui fait fructifier les affaires, notamment en Roumanie. La famille est peu diserte sur son passé ; elle se concentre sur l’avenir.
Soixante ans plus tôt, nous suivons les Oxenberg à Iasi, en Roumanie, dont le chef de famille est un imminent gynécologue, inventeur de la césarienne pour le confort de ces dames et surtout du couple. Jacques Oxenberg est un grand bourgeois qui fait fortune de son art. Les choses vont très vite s’envenimer. Sous l’égide du régime fasciste roumain, la communauté juive est de plus en plus ostracisée. Jacques doit de plus en plus se cacher pour exercer sa médecine, notamment chez les chrétiens, assez peu regardant quand il s’agit d’obtenir le meilleur en matière de soins. Le 27juin 1941, est commis l’inénarrable, où pas moins de 13000 juifs ont été tués.
Evidemment, les deux histoires finiront par se rejoindre, pour n’en faire qu’une. Il faudra attendre les dernières pages pour percer le secret qui pèse sur nos personnages. Entre temps, Cătălin Mihuleac choisi le ton de l’humour souvent incisif et grinçant pour dérouler son propos, en ménageant le lecteur assez longtemps avant de lui assener assez abruptement la triste réalité ce pan méconnu de la Shoah. Il en résulte un opus original, passionnant et riche en émotions.
Les Oxenberg & les Bernstein de Cătălin Mihuleac, traduit du roumain par Marily Le Nir, aux éditions Noir sur blanc (Avril 2020, 305 pages)
Cătălin Mihuleac, né le 17 juin 1960 à Iași, dans le nord-est de la Roumanie, est un écrivain et dramaturge roumain.
Il y a obtenu son doctorat en littérature de l' Université Alexandru Ioan Cuza Iași. Le titre de sa thèse est La brochure et la tablette: journalisme ou littérature? Il a travaillé une demi-douzaine d'années en tant que géologue. À la chute du régime communiste, il a entamé une carrière de journaliste, tout en publiant ses premiers textes satiriques. La parution de son roman "Les Oxenberg & les Bernstein" fut un événement en Roumanie, ainsi qu'en Allemagne où l'on a salué sa très grande originalité et sa force narrative imparable pour évoquer l'un des plus grands tabous de l'histoire roumaine contemporaine, le pogrom de Iași.
J'ai lu d'autres avis positifs sur ce roman, notamment lors des deux premières éditions des lectures communes autour de l'Holocauste, mais je n'ai pas encore sauté le pas. Pourtant, la période, le pays et le sujet m'intéressent tous. Merci pour cette deuxième contribution que je rajoute à notre bilan.
RépondreSupprimerMerci pour ta participation ! Je dois dire que j'ai abandonné ce livre après en avoir lu seulement la moitié. Le ton ironique m'a dérouté, je dois avouer ; mais ton avis rejoint celui de beaucoup d'autres.
RépondreSupprimerUn très bon ouvrage. C'est vrai que le ton ironique peut dérouter. J'ai trouvé qu'il prenait tout son sens quand on arrive au pogrome.
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