mercredi 8 mars 2023

La case de l'oncle Tom


 Cela fait tellement longtemps que j’entends parler de l’oncle Tom. J’ai "croisé" sa route à de nombreuses reprises sans jamais oser pousser la porte de la case de m’y attarder.

Laissons de côté les nouveautés, souvent éphémères, pour une "vieillerie" qui a traversé les années ; je ne dirais pas qu’elle n’a pas pris une ride, car l’ouvrage est écrit dans un style qui date un peu maintenant. Peut-être qu’une nouvelle traduction lui redonnerait un peu d’élan.

Et pourtant, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, qui dit-on a séduit le Président Abraham Lincoln. Écrit avant la guerre de sécession, ce roman soutient la cause abolitionniste, à l’heure où les tensions entre le Sud et le nord s’intensifient pour déboucher sur 5 ans de guerre civile.

Tom est un esclave, un homme bon et pieu, d’âme noble et grande. Nous le suivons alors que son maître, pas si mauvais que cela, se voit obligé de le vendre, faute de pouvoir payer ses dettes. Son nouveau maitre n’ayant pas le temps de l’affranchir avant de mourir, Tom se retrouve propriété d’un sinistre sbire.

Nous suivons également Elisa , refusant que son fils Henri soit vendu, préfère s’enfuir en espérant gagner le Canada pour y gagner sa liberté.

L’esclavage est une bête immonde à combattre. Harriet-Beecher-Stowe s’y attèle à chaque page de son roman. Beaucoup de personnages passent et repassent. Tous bien campés, ils sont la charpente de cet ouvrage, construit de manière traditionnelle, chronologique, et diversifiant les points de vue.

Son côté un peu mélodramatique peut agacer de temps à autre, mais il faut savoir remettre l’ouvrage dans le contexte de l’époque.

On ne peut rester indifférente à la dignité de Tom, à la détresse de Cassy. On ne peut que se révolter devant la cruauté d’un Simon Legree…La grande force de ce livre, c’est son absence de manichéisme. En outre, Harriet Beecher-Stowe, a su éviter de tomber dans le piège de la carricature.

La case de l’oncle Tom d’Harriet Beecher-Stowe, traduit de l’américain par Louis Enault (1820-1900), au livre de poche. Paru pour la première fois en langue originale en 1851-1852 ; 610 pages

Elizabeth Harriet Beecher Stowe est une femme de lettres américaine née en 1811,et décédée en 1896.

Issue d'un milieu puritain, elle reçoit de son père, le pasteur protestant Lyman Beecher, une éducation stricte et rigoureuse. En 1832, il fonde un séminaire dans l'Ohio. C'est l'occasion pour Elizabeth de se lancer dans l'écriture avec les Scènes et types descendant des pèlerins.

En 1835, elle écrit A Plea for the West sur un prétendu complot papal pour catholiciser les États-Unis. Plus tard, elle épouse un pasteur avec qui elle partage un engagement contre l'esclavagisme. Leurs opinions abolitionnistes ouvertement déclarées font qu'ils doivent quitter la ville de Cincinnati pour se réfugier dans le Maine.

C'est dans cet esprit qu'elle écrit La Case de l'oncle Tom (Uncle Tom's Cabin, 1852), qui connaît un succès immense et immédiat, et qui porte un coup terrible à la cause de l'esclavage. Elle avait auparavant publié quelques contes ou nouvelles.

Forte de ce succès, elle tente de publier une suite en 1856, Dred, histoire du grand marais maudit. Mais le titre ne rencontre pas la même ferveur populaire que La Case de L'Oncle Tom qui restera son ouvrage incontournable, et qui connut un immense succès en Amérique et en Europe et fut traduit dans toutes les langues.

En 1868, elle devint la collaboratrice de D.-G. Mitchell dans une revue littéraire : Hearth and Home.

1 commentaire:

  1. typiquement le genre de roman qui mériterait d'être retraduit mais s'attaquer à un monument comme celui là c'est plein de danger, je l'ai lu et fait lire à mes trois filles, une écriture convenue mais quel beau récit et quel bel engagement

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