C’est un roman, certains
noms ont visiblement été changés, mais, ne nous y méprenons pas, cet ouvrage
est avant tout une autobiographie, principalement centrée sur le rapport
difficile que l’auteur a entretenu avec ses parents, et en particulier sa mère.
Son père est issu de la petite noblesse désargentée vivant largement au-dessus
de ses moyens, un planqué durant la seconde guerre mondiale qu’il a traversée
sans gloire nanti de ses idées pétainistes. Sa mère, une amoureuse transie de son
père, qu’il n’a jamais connue autrement qu’enceinte. Le couple aura au total 10
enfants vivants. Le père n’a jamais vraiment connu de vie professionnelle
stable, et ne fera que courir après l’argent, tenter d’échapper aux huissiers
et aux expulsions locatives.
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur ne déborde pas d’amour pour sa mère, et que les inconséquences de son père auront des répercussions certaines sur sa construction et sa vie d’homme ; on peut le comprendre !
Lionel Duroy, dans ce long roman, parfois trop long, nous parle d’une enfance ratée au contact de parents toxiques, et d’un certain nombre de personnages politiques du moment du fait des engagements idéologiques assumés de ces derniers.
Globalement intéressant, cet ouvrage souffre malgré tout de quelques longueurs, d’autant que je n’ai pas trouvé que l’écriture de Lionel Duroy présentait un quelconque caractère remarquable. Agréable et facile à lire, mais sans plus. En outre, je suis toujours un peu gênée par ces grands déballages aux effets dévastateurs pour tout le monde, tant celui qui l’écrit que celles et ceux qui les reçoivent en peine face.
Cela faisait longtemps que ce livre attendait d’être lu ; je ne suis pas certaine d’avoir envie à l’avenir de revenir vers l’auteur sachant que ses ouvrages sont visiblement tournés vers ses rapports familiaux.
Le chagrin de Lionel Duroy, aux éditions Julliard (2010, 550 pages) et J’ai lu (2011, 735 pages)
Lionel Duroy, de son vrai nom Lionel Duroy de Suduiraut, est un journaliste et écrivain français né à Bizerte (Tunisie) en 1949, le quatrième d'une famille de dix enfants.
Lionel Duroy est issu d'une famille d'origine noble, mais désargentée, ayant des idées d'extrême-droite. Sa jeunesse dans ce milieu le marque profondément et sera le terreau de plusieurs de ses livres (Priez pour nous, Le chagrin).
Il est d'abord livreur, coursier, ouvrier, puis longtemps journaliste à Libération et à L'Événement du jeudi.
Lionel Duroy prête sa plume à de nombreuses célébrités qui rédigent leur biographie (Nicolas Vanier, Ingrid Betancourt, Sylvie Vartan, Mireille Darc, entre autres).
Il reçoit le Prix Joseph Kessel 2013 et le Renaudot des lycéens 2012 pour "L'hiver des hommes".
Il publie "L'homme qui tremble" en 2021.
Un copain m'a justement conseillé cet auteur il y a très peu de temps... je te sens partagée, j'hésite encore...
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