mardi 5 septembre 2023

Adieu Tanger


Alia est lycéenne à Tanger, parce qu’elle se sent en permanence déshabillée du regard des hommes, huée et insultée, elle commence à se prendre en photo afin tenter d’apercevoir ce que l’autre voit de ce corps qui semble poser problème. Comme toute fille en pays musulman, elle n’intéresse pas son père car fille, et sa mère ne la valorise pas davantage. Alors que ses photos étaient sensées restées privées, elle se retrouvent mise en ligne.

« Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans »

Menacée par l’article 383 du code pénal marocain Alia n’a plus d’autre choix que de fuir son pays. C’est à Lyon qu’elle va terminer sa scolarité. Elle pensait y trouver la sérénité, mais son passé la rattrape. Revenir ou pas à Tanger ?

Ce premier roman est une sorte de journal écrit à la seconde personne ; l’héroïne semble se parler, se prendre à témoin. D’un prime abord c’est assez déroutant, puis le mode narratif laisse oublier, car rattrapé par une certaine violence dont le corps féminin est le centre névralgique du roman. Salma El Moumni traitre de beaucoup de sujet dans ce premier roman : l’adolescence prise en étau, coincée entre le désir légitime d’émancipation, la culpabilité de décevoir les parents, et une trop lente évolution des meurs et coutumes du pays, l’omniprésence de la religion ; mais tout cela semble quelque peu brouillonné ; en outre le propos n’a rien d’apaisé.

Une lecture intéressante de par sa construction, mais en demi-teinte pour moi pour ce que j'en ai ressenti et ce que j'en retiendrai  !

Adieu Tanger de Salma El Moumni, aux éditions Grasset (Août 2023, 180 pages)

Née en 1999 au Maroc, Salma El Moumni a grandi à Tanger avant de venir faire ses études en France. Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, elle vit aujourd’hui à Paris.

 


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