États-Unis, quelques années plus tard……Le PACT est en vigueur, autrement dit une loi qui limite drastiquement les libertés des étrangers ou ceux qui en ont l’air. Les citoyens d’origine chinoises sont particulièrement concernés car fortement soupçonnés d’antipatriotisme.
C’est ce qui arrive à Margaret Miu poétesse parfaitement intégrée qui disparait du jour au lendemain pour échapper à répression. Elle laisse son fils Bird et son papa, eux aussi obligées de s’adapter et surtout à redoubler de vigilance.
Un jour Bird reçoit une lettre mystérieuse et codée…Bird est un enfant intelligent, perspicace et opiniâtre. Il se rend assez vite compte qu’il n’est pas seul. Un réseau de bibliothécaire s’est organisé pour aider les enfants qui n’ont pas eu les mêmes chances que lui, et ont été retirés à leurs parents considérés par le pouvoir comme inaptes à les éduquer.
Ce roman dystopique va nous conduire sur les traces d’un fils à la recherche de sa maman, mais également d’un petit garçon qui va découvrir le pouvoir des mots et des livres dans un contexte d’emprise. Bird fait très tôt l’expérience de la résistance silencieuse, du totalitarisme, et de la peur. Un enfant qui devient adulte très vite tout en gardant son âme d’enfant….
J’ai beaucoup aimé la construction de ce roman, dans lequel l’auteur multiplie les points de vue. J’ai apprécié la finesse avec laquelle elle analyse ses personnages, le soin qu’elle met à donner à son roman une note d’espoir dans un contexte particulièrement sombre et désespérant. Son écriture est à la fois simple, sans ostentation, tantôt percutante, tantôt émouvante, élégante et lumineuse.
Ce roman est une fiction…Et pourtant il est d’un réalisme inquiétant parce beaucoup de choses partent d’infimes éléments ayant existé, et qui sous certaines circonstances pourraient en s’agrégeant devenir réalité !!
Nos cœurs disparus de Celeste NG, traduit de l’américain par Julie Sibony aux éditions Sonatine (Août 2023, 375 pages).
Celeste Ng est une romancière et nouvelliste née en 1980 en Pennsylvanie.
Originaires de Hong Kong, ses parents se sont installés aux États-Unis à la fin des années soixante. Son père, physicien, a travaillé au Glenn Research Center et sa mère, chimiste, a enseigné à l'Université d'État de Cleveland.
Celeste obtient un B.A. d'anglais à l'Université Harvard en 2002, puis un M.F.A. en écriture à l'Université du Michigan où elle a été lauréate du prix Hopwood pour sa nouvelle "What Passes Over".
La nouvelle "Girls at Play" a obtenu le prix Pushcart en 2012.
Son premier roman, "Tout ce qu'on ne s'est jamais dit" ("Everything I Never Told You", 2014) a été récompensé par le Prix Alex et le Massachusetts Book Award en 2015, et en France par le prix Relay des voyageurs lecteurs 2016.
Avec son deuxième roman, "La saison des feux" ("Little Fires Everywhere", 2017), elle confirme son talent exceptionnel. En 2020, il a été adapté en mini-série produite et jouée par Reese Witherspoon et Kerry Washington.
Dans son travail, Celeste Ng soulève de nombreuses questions identitaires et sociales, s’intéressant de très près à la question de la condition féminine mais également à la notion d’héritage culturel et à l’anxiété qui habite les enfants issus de l’immigration.
Celeste Ng vit à Cambridge, dans le Massachusetts, avec son mari et son fils.
Toi aussi tu as aimé... je viens de noter, je surligne alors :)
RépondreSupprimerSalut ! C'est un peu de la dystopie "de proximité" donc, dans un futur assez proche pour que ce soit glaçant !!
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