Mickael Farris Smith est l’écrivain des oubliés, des sans grades, des ruraux, un écrivain du sud. Colburn est de ceux-ci ; il revient au pays après l’avoir quitté durant quelques années, fuyant une enfance minable ponctué par le suicide de son père. Il est un peu bricoleur, sculpteur de ferraille dans son coin.
Dans les parages, une vieille cadillac, et des occupants pas très inspirants qui font causer…
Et puis il y a Célia, le rayon de soleil du bled ; serveuse de bar, jolie comme un cœur.
Un équilibre un peu précaire que la disparition de jumeaux va méchamment perturber.
L’auteur fait entrer son lecteur dans une atmosphère particulièrement poisseuse et inquiétante. La violence recouvre chaque parcelle de vie à l’image de cette herbe invasive, le Kudzu qui tapisse et étouffe les lieux. Cette atmosphère est parfaitement rendue par l’auteur, dans ce roman qui ne comporte aucun effet d’esbroufe, et dont l’écriture n’est que langueur et retenue. C’est à pas feutrés que l’on entre dans cette histoire et que l’on découvre pas à pas.
J’avais beaucoup apprécié les précédents opus ; celui-ci ne m’a pas déplu, loin s’en faut, mais me m’a pas pour autant particulièrement parlé ; sans doute parce qu’un peu trop obscure pour moi, et que de fait, il m’a toujours tenue un peu à la marge.
Blackwood de Michael Farris Smith, traduit de l’américain par Fabrice Pointeau aux éditions Sonatine (Avril 2021,285 pages) et 10/18 (2022,265 pages)
Michael Farris Smith est nouvelliste et romancier. Il a longtemps vécu à l'étranger, en France et en Suisse.
Il est titulaire d'un doctorat (Ph.D.) de l'University of Southern Mississippi.
Il a été professeur associé d'anglais au département de langues, littérature et philosophie à la Mississippi University for Women à Columbus.
Si ses voyages en France et en Suisse inspirent son premier roman, "The Hands of Strangers" (2011), son second livre, "Une pluie sans fin" (Rivers, 2013), un récit post apocalyptique, a été salué pour l’originalité et l’intensité de sa langue.
Avec son nouveau roman "Nulle part sur la terre", Michael Farris Smith continue de construire une vision littéraire unique, dépositaire de toute l'aridité, la poésie et l'humanité qui rythme l’existence sudiste.
Il vit à Oxford, Mississippi, avec sa femme et ses deux filles.
Malgré ton bémol, ça me tenterait bien. Je n'ai lu que Nulle part sur terre que j'avais adoré et j'avais complètement oublié cet auteur... donc merci !
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