Connait-on vraiment ses amis ?
D’ailleurs qu’est-ce un ami, un bon ami ?
Cette question, il aurait fallu la poser à Helen, les yeux dans les yeux, en insistant lourdement. Peut-être aurait-elle ouvert les yeux un peu plus tôt ?
Helen vient de se séparer de son mari. Elle est seule avec son petit garçon Oliver. Helen se sent seule, met à consommer de l’alcool, jusqu’au jour où elle perd la garde de son fils. De là, entre les petits-boulots, ses réunions hebdomadaires avec les AA pour se racheter une conduite afin de retrouver son fils, sa course effrénée au grand amour sur le net, elle fait la connaissance d’un couple très riche, très enveloppant, très arrangeant, très généreux lui offrant ce qu’elle a toujours désiré et qu’elle n’a jamais pu s’offrir. Très vite elle est prise au piège, mais hélas ne s’en rendra compte que très tard, trop tard ! Entre temps, elle laisse filer celui qui sans faire d’esbrouffe, sans lui promettre mont et merveille, sans l’éblouir d’une richesse mal acquise est à même de lui apporter amour, soutien, conseils avisés, amitié, et sécurité affective. Seulement voilà, Helen est sous influence ( cf le titre original), manipulée, tenue en laisse par un couple lui promettant l’entregent et l’agent nécessaire pour récupérer son fils, achetant littéralement une femme vulnérable, fragile et prête à tout pour son fils.
Voilà un récit parfaitement mené, jusqu’à l’évènement qui bouleverser Helen et la placer devant un choix cornélien. Joyce Maynard n’a pas son pareil pour camper ses personnages et leur donner corps au fil des pages de son roman qu’elle construit tel un thriller, et qui se dévore.
De si bons amis, de Joyce Maynard, traduit de l’américain par Françoise Adelstain, aux éditions Philippe Rey (Janvier 2019, 336 pages) et collection poche (Janvier 2020, 360 pages)
Joyce Maynard est une écrivaine américaine, autrice de nombreux romans et essais.
Son parcours d'écrivaine commence véritablement en avril 1972. Elle est alors étudiante à l'Université Yale, lorsque le prestigieux New York Times Magazine publie son article intitulé "An 18-Year-Old Looks Back on Life" (Une fille de dix-huit ans se retourne sur sa vie).
À la suite de cet article, elle commence une correspondance abondante avec l'écrivain J. D. Salinger (1919-2010), puis, en 1972, à l'âge de dix-huit ans, commence une relation amoureuse avec lui, relation qui la marquera profondément. En 1998 elle l'évoquera dans son récit autobiographique "Et devant moi, le monde" ("At Home in the World") avec beaucoup de retenue.
Elle publie son premier roman, "Baby Love", en 1981. En 1992 paraît son roman "Prête à tout" ("To Die For") qui connaîtra un grand succès. Il sera adapté au cinéma par Gus Van Sant en 1995 dans le film du même nom.
En 2009, un autre de ses romans connaît un grand succès, "Long week-end" ("Labor Day"), comédie douce-amère sur un jeune homme et sa mère qui voient leur existence bouleversé le jour où ils sont abordés par un évadé. Le roman sera adapté au cinéma en 2013 par Jason Reitman sous le titre "Last Days of Summer", avec Kate Winslet et Josh Brolin.
En 2013, elle publie "L’homme de la montagne" ("After Her") qui obtient un beau succès, il sera finaliste du grand prix des lectrices Elle 2015.
Elle reçoit le Grand Prix de littérature américaine 2021 et le Prix de Madame Figaro - Grand prix de l'héroïne - Roman étranger 2022 pour "Où vivaient les gens heureux" ("Count the Ways", 2021), fiction d'inspiration autobiographique.
Joyce Maynard a été mariée avec Steve Bethel de 1977 à 1989. Ensemble, ils ont eu trois enfants dont l'acteur Wilson Bethel (1984).
En 2013, elle épouse l'avocat Jim Barringer qui décède d'un cancer du pancréas en 2016. Elle retrace ces années passées avec lui dans "Un jour, tu raconteras cette histoire" ("The Best of Us", 2017).
Elle vit à San Francisco.
Ça a l'air glaçant !!
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