Cela faisait un certain temps que l’ouvrage patientait sur une étagère, et je ne me rappelle même plus pourquoi je l’avais acquis à ce moment- là ; l’auteur m’était totalement étranger, et l’est resté du reste dans la mesure où depuis, il n’a guère fait parler de lui. Nonobstant, le résumé me plaisait….
Eloise est une cinquantenaire dynamique, redoutable négociatrice dans le domaine des matières premières ; spéculant au gré des informations qu’elle glane ici ou là. Sa mère, Joan est veuve et commence à décliner. Sa fille, pas vraiment disponible, ni volontaire pour s’en occuper personnellement-autrement dit la rapatrier chez elle- se résout à lui trouver une maison de retraite de grand standing où elle pourra couler des jours heureux et être choyée et soignée. Ce sera The Albany, au 17 Kingsley Gardens !
La culpabilité d’en arriver à cet extrême la pousse, juste avant son entrée en institution, offrir à sa mère un séjour en duo en Afrique du Sud, pays où cette dernière est née, a grandi, et surtout a un passé douloureux. Joan est descendante hollandaise, dont les ancêtres ont subi les exactions anglaises durant la guerre des boers, et surtout l’internement en camp de concentration. Ce séjour va non seulement réveiller un certain nombre de souvenirs douloureux chez la vielle dame, mais également déclencher une descente dans les abîmes de la démence.
Eloise, en parallèle se débat avec de gros soucis financiers ayant pour origine de gros investissements hasardeux sur un élément de laboratoire qui malheureusement ne tient pas toutes ses promesses.
L’auteur dresse ici le portrait de deux femmes chacune englues dans ses problèmes, et en conflits avec elles-mêmes. Joan, de plus en plus perturbée avec ses hallucinations convoquant les pédales de son piano pour venger ses ancêtres. Chez elle la frontière entre le rêve et la réalité est de plus en plus poreuse ; au grand dam de sa fille, qui, de son côté, ne sait plus quoi faire pour éviter la banqueroute à sa société qui ignore beaucoup de ses combines.
Voilà un roman de facture assez classique qui offre de bons moments de lecture mais dont le souvenir s’estompera assez vite.
17 Kingsley Gardens de Richard Mason, traduit de l’anglais par Sylvie Schneiter, aux éditions JC Lattès (mars 2009, et Robert Laffont Pavillon Poche (Mai 2013, 686 pages).
Richard Mason est un écrivain britannique né en Afrique du Sud en 1978.
Il est né de parents militants sud-africains qui se sont installés en Angleterre quand il avait dix ans. Diplômé du Collège d'Eton, il a fait ses études en littérature anglaise à l'Université d'Oxford.
Il avait vingt et un ans quand il a publié son premier roman, "Le bal des imposteurs" (The Drowning People, 1999), avant d'entrer à Oxford.
Le roman s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires en allemand et a emporté le prix Grinzane Cavour du meilleur premier roman en Italie.
Dans les années suivantes, il a achevé ses études et créé dans son pays natal une institution caritative à la mémoire de sa sœur Kay.
Son deuxième roman, "Nous" (Us, 2004), est aussi devenu un best-seller international.
"Le 17 Kingsley Gardens" (The Lighted Rooms, 2008), son troisième livre, est à la fois un excellent roman historique et une belle œuvre intimiste. Il a dédié son livre à son l’arrière-grand-mère qui a passé son enfance dans un camp de concentration anglais durant la guerre des Boers.
Il poursuit son œuvre littéraire, publiant "Le séducteur" (History of a Pleasure Seeker) en 2011.
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