vendredi 10 mai 2024

Urushi

 

Il y a comme un rituel au mois de mai que je ne raterais pour rien au monde depuis ma découverte de cette auteure avec sa toute première série Le poids des secrets. En mai parait le grand format, tout nouveau avec sa jolie couverture, et le précédent en format poche. Je pourrais attendre de réunir la série pour la déguster en intégralité, mais impossible de ne pas succomber.

Urushi vient clore le cycle Une clochette sans battant, Suzuran en japonais, titre inaugural du cycle dans lequel Aki Shimazaki explore sous toutes ses formes, et sous tous les points de vue le destin d’une famille recomposée dans un Japon qui n’aime rien tant que l’ordre, la tradition et la discrétion.

Suzuko et Toru sont officiellement frères et sœurs car l’une ayant été adopté, alors qu’ils sont cousins. Suzuko est secrètement amoureuse de Toru, sans qu’il y ait réciprocité, et pour cause, mais pas que pour cette raison, et on l’apprendra au cours du récit avec la délicatesse et la poésie dont l’auteur nous démontre à chaque opus l’étendue et la profondeur.

En effet cette dernière n’a pas son pareil pour nous dresser le portrait de deux âmes torturées, deux adolescents égarés pour qui il est difficile d’exprimer sentiments, mal être et envie de liberté.

Ce dernier opus est l’histoire d’une réparation, d’une résilience, et d’une forme de renaissance ; d’une réconciliation intérieure. Aki Shimazaki écrit dans une langue imagée, usant de toute la symbolique que peut offrir la langue japonaise et qu’elle transmet parfaitement en français, langue de son expression. Elle nous livre un texte brut, sans fioriture, ni bavardage. Tout y est condensé ; elle va à l’essentiel, et comme à chaque fois la magie opère.

Ce cycle s’achève donc. L’année prochaine en mai, commencera un nouveau qu’il me tarde déjà de découvrir….

Urushi d’Aki Shimazaki, aux éditions Actes Sud Mai 2024, 140 pages)


 

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