″La culpabilité était un manteau pesant à porter, même quand vous l’aviez taillé vous-même. ‶
Il y a quelques auteurs seulement dont je ne rate aucune sortie ; Ellory est de ceux-là ; depuis seul le silence, aucun ne m’a échappé, aucun ne m’est tombé des mains ; chacun a sa place dans mon palmarès de lectrice. Ellory ne m’a jamais déçue !
Ellory, l’anglais, le british sait mieux que quiconque nous parler d’Amérique, d’une certaine Amérique. Cette fois, nous prenons la direction des Appalaches dans sa partie sud ; une petite bourgade de Géorgie, non loin du Tennessee. Victor y est shérif ; il même une vie tranquille, assez solitaire depuis le décès de sa femme ; pas d’enfant, sa vie est rythmée par son travail.
Quand il apprend le décès de son frère, lui aussi shérif, avec lequel il était fâché depuis de longues années, il découvre aussi une belle- sœur, et une nièce qui va autant s’accrocher à lui que lui à elle. C’est pour Jennifer qu’il accepte du bout des dents de mener l’enquête à propos de la mort de Frank qui n’a visiblement rien d’un accident.
A la fois roman noir au sein d’une région gangrénée par les trafics en tous genres, enquête formelle au cours de laquelle il ne va pas se faire que des amis et affronter la peur panique de ses collègues d’autant que d’autres meurtres se greffent à celui de Franck, et remise en cause de l’histoire familiale qui va obliger Victor à reconsidérer sérieusement ses certitudes.
Ellory prend le temps d’installer son propos, de construire ses personnages ; Victor, bien sûr, tenace, et farouche défenseur de son rôle de shérif, et pas du tout décidé à laisser l’affaire aux fédéraux. Il veut la vérité pour sa belle-sœur, sa nièce, et aussi pour son frère. J’ai bien aimé Shirley sa fidèle secrétaire, redoutable, efficace et qui n’hésite pas à le secouer quand elle l’estime nécessaire ; Jennifer, adorable et attachante gamine dont la fraicheur contraste avec la noirceur que quelques autres personnages.
Ellory maîtrise son tempo de bout en bout, il fait avancer son histoire sans bousculer le lecteur, sans le bombarder de rebondissements ou de détails inutiles. L’atmosphère du roman prime sur la précipitation.
Une belle plume, bien comprise jusque là par son traducteur -presque -attitré, le regretté Fabrice Pointeau.
J’ai beaucoup aimé cet opus, qui de mon point de vue est moins démonstratif, moins grandiloquent, mais plus intériorisé, plus profond également.
Du très bon Ellory ! What else ?
Au nord de la frontière de R.J.Ellory, traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau révisé par Pierre Delacolonge, aux éditions Sonatine (Mars 2024, 496 pages)
Je m'y mets très vite !
RépondreSupprimerChouette ! Je suis encore novice concernant cet auteur mais j'ai hâte d'en lire plus !
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