jeudi 13 juin 2024

L'or des rivières

 

Choisir la Creuse, c’est choisir la lenteur, le silence, la profondeur, peut-être la sérénité, surement pas la facilité.

La Creuse c’est encore un secret pour tout le monde, voilà ce qu’affichait il y a quelques années l’office du tourisme du département éponyme ! Pour moi, pourtant pas de la grande ville, la Creuse m’a toujours semblé à la fois très lointaine, et surtout très isolée ; une sorte de trou perdu auquel on ne pense immédiatement pour aller passer quelques jours de vacances.

La Creuse, département 23, le moins peuplé de métropole, capitale Gueret, ancienne région Limousin, une sous-préfecture, Aubusson !

Pour Françoise Chandernagor, cette région est une île. C’est la région où sa famille a pris ancrage, où a passé toute son enfance. Habituellement auteur de romans, elle a senti le besoin de parler de ses années heureuses en Creuse, en tout cas des années de liberté.

Elle revient sur l’histoire de sa famille, et notamment celle d’un grand-père, maçon, comme le furent beaucoup de creusois ; son père non creusois mais devenu plus creusois que creusois.

Françoise Chandernagor décrit avec tendresse celles et ceux qu’elle a connus dans son village, observe avec inquiétude les mutations du climat, les transformations démographiques, la désertification économique. Elle ne sombre pas pour autant dans le c’était mieux avant ; les peurs d’avant étaient différentes. Le monde d’avant n’était ni meilleur ni pire, il était autre.

Ce monde qui est le sien, qui la nourrie, qui la modelée et lui a offert une enfance heureuse et insouciante est croqué avec gravité, respect, et humour ! Parce que l’on rit souvent au fil des chapitres.

Enfin, il faut souligner l’infinie élégance de l’écriture de Françoise Chandernagor. J’ai hâte  de me plonger dans un de ses romans historiques qu’elle a eu la gentillesse de me dédicacer lors d’une présentation passionnante de ce récit.

L’or des rivières de Françoise Chandernagor, aux éditions Gallimard (Avril 2024 ;300 pages).

Françoise Chandernagor est un écrivain français née en 1945.

Membre de l'Académie Goncourt depuis juin 1995, elle est la fille d'André Chandernagor (1921), ancien député de la Creuse et ministre du gouvernement Pierre Mauroy.

Après le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris et une maîtrise de droit public, elle entre à vingt et un ans à l'École nationale d'administration (ENA), d'où elle sort deux ans plus tard major de sa promotion.

Elle devient membre du Conseil d'État en 1969 où elle va exercer différentes fonctions juridictionnelles, notamment celles de Rapporteur Général. Elle occupe aussi plusieurs postes dans des administrations extérieures, tant dans le secteur culturel que dans des services économiques.

Elle quitte l'administration et abandonne sa carrière de fonctionnaire en 1993 pour se consacrer entièrement à l'écriture.

Depuis son premier ouvrage, "L'Allée du Roi", en 1981, Françoise Chandernagor a écrit une pièce de théâtre et plusieurs romans, dont deux ont fait l'objet d'adaptations télévisuelles.

Dans "La Chambre", en 2002, elle reprend le mécanisme des mémoires imaginaires pour dépeindre la vie d'un jeune enfant emprisonné par des révolutionnaires, qui est en fait le jeune Louis XVII. Avec "La voyageuse de nuit" (2007), elle revient à la peinture de la société contemporaine. Elle est traduite dans une quinzaine de langues.

Commandeur de l'ordre national du Mérite, en avril 2007 elle est promue Officier de la Légion d'honneur.

Françoise Chandernagor est également membre du Prix Jean Giono et du Prix Chateaubriand. Elle est Vice-Présidente de l'association "Liberté pour l'histoire".

2 commentaires:

  1. une auteur que j'ai pas mal lu il y a longtemps je ne connaissais pas ce titre que je note

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  2. Je n'ai jamais lu la plume élégante de cette autrice...

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